Introduction à la philosophie de Husserl
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e cours, qui n’a d’autre ambition que d’introduire à la lecture de Husserl, prend pour fil conducteur la corrélation a priori et universelle entre l’étant transcendant et ses modes subjectifs de donnée. L’évidence naïve selon laquelle le monde est tel qu’il nous apparaît a en effet une portée surprenante : tout étant est essentiellement relatif à des apparitions subjectives et la conscience enveloppe, par là même, un rapport nécessaire à l’étant transcendant. De l’aveu même de Husserl, l’effort de la phénoménologie consiste à élaborer cet a priori, c’est-à-dire à penser l’être de la conscience et de la réalité en tant que, radicalement distincts, ils sont néanmoins relatifs l’un à l’autre. Or, l’élaboration de cet a priori s’expose au risque permanent d’une réification de la conscience, qui procède elle-même d’une caractérisation encore naïve du sens d’être de la réalité : tant que la conscience est pensée sur le modèle de la chose, son pouvoir de faire apparaître l’étant demeure incompréhensible.
On présentera donc l’élaboration progressive de la pensée de Husserl – des Recherches logiques à la phénoménologie transcendantale des Leçons sur le temps et des Idées directrices – comme une tentative continuée de se libérer de toute forme de réalisme. Parce qu’elle est de part en part motivée par le souci d’échapper à la naïveté – ce qui exige d’abord de la reconnaître sous ses formes les plus sophistiquées –, la phénoménologie, telle que Husserl la fonde, apparaît comme l’accomplissement même de l’exigence philosophique.
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