Corps souillé (Le)
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Avec Le corps souillé, Éric Falardeau porte son regard sur deux genres cinématographiques souvent méprisés (le gore et la pornographie), et plus particulièrement sur ce qui les unit : l’exhibitionnisme spectaculaire des fluides corporels, qui exprime selon lui un rapport trouble, voire haineux, au corps.
Leur exposition, fétichisée par le gros plan, agit comme un révélateur de la relation ambiguë que le sujet, le spectateur ou son double cinématographique (les personnages auxquels il s’identifie ou non), entretient avec son enveloppe charnelle. Cette dernière est une barrière entre l’intérieur et l’extérieur que l’on découpe cinématographiquement (le montage, les plans, etc.), quand ce n’est pas littéralement comme dans le gore, afin d’en observer toutes les aspérités, convulsions, spasmes et mouvements. « Corps performance » pornographique ou « corps matière » gore, il est soumis à une frénésie du visible puisqu’il est l’objet principal du regard de la caméra et du spectateur.
Le corps souillé permet à l’auteur d’aborder différents enjeux (anthropologiques, sociologiques et psychologiques) à travers l’analyse de la représentation des fluides corporels. Objets de dégoût et de fascination, ils sont l’expression d’une angoisse existentielle que le gore et la pornographie nous obligent insidieusement à confronter.
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