Hollywood et la politique
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Les artisans du septième art jouissentils de la liberté de créer des oeuvres réellement critiques ou sont-ils condamnés à produire des films de propagande?
Hollywood règne sur les salles de cinéma, tant aux États-Unis qu’ailleurs dans le monde. Bien qu’ils vendent du rêve et du divertissement, les films hollywoodiens traitent aussi de questions sociales et politiques. Comment décoder les messages politiques véhiculés par cet imaginaire? Hollywood et la politique est un guide critique du cinéma étatsunien des années 1980 à aujourd’hui, illustré par de nombreux exemples, de Apocalypse Now aux documentaires de Michael Moore, en passant par les blockbusters les plus significatifs.
Forgé au cœur même de l’empire américain, le cinéma hollywoodien obéit à une structure de concentration économique et financière où cinq grands studios se partagent production et distribution, et doivent être rentables pour satisfaire leurs actionnaires. En un mot, Hollywood est une industrie puissante qui carbure au capitalisme et a tout intérêt à le défendre. Le moule hollywoodien promeut les valeurs américaines de l’individualisme, la distinction entre le Bien et le Mal, le respect des institutions et le rêve américain à travers la richesse matérielle. Dans ce contexte, les artisans du septième art jouissent-ils de la liberté de créer des œuvres réellement critiques ou sont-ils condamnés à produire des films de propagande?
Pour Claude Vaillancourt, les réalisateurs jouissent d’une certaine marge de manœuvre créatrice pour aborder des enjeux plus ou moins subversifs. Coexistent ainsi à Hollywood des films avec une véritable liberté de ton et d’autres qui obéissent aux schémas classiques et qui ont fait école. Reste une mouvance en demi-teinte qui, sous des allures rebelles, ne fait que rabâcher le discours officiel.
Claude Vaillancourt classe ainsi les films en trois grandes catégories : le cinéma du statu quo, qui se contente de répéter les discours officiels; le cinéma du questionnement, qui dénonce certains problèmes mais sans remettre en cause l’ordre social; et le cinéma subversif, où le documentaire occupe une place de premier plan.
L’auteur démontre en quoi le cinéma hollywoodien, malgré la montée des Netflix et autres Amazon et les répercussions de l’affaire Weinstein, demeure un instrument privilégié pour transmettre les valeurs américaines (individualisme, famille, respect des institutions, distinction entre le Bien et le Mal), contribuant à « fabriquer le consentement ». Il reconnaît en même temps à certains films une grande liberté de ton. Une analyse tout en nuances qui assume pleinement la subjectivité du jugement sur l’art.
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