Pandémonium
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Novembre 2019, une nouvelle souche de coronavirus fait son apparition à Wuhan en Chine avant de se répandre rapidement aux quatre coins du globe. Octobre 2021, le virus subit une nouvelle mutation exposant une fois de plus les failles des stratégies gouvernementales de gestion pandémique.
Pandemonium met en lumière les croisements du néolibéralisme et de l’autoritarisme, matérialisés dans les réponses inefficaces à la pandémie. Ce faisant, l’ouvrage interroge une lecture capitaliste de l’ordre et du désordre, de la santé et de la maladie et les nouvelles frontières mondiales érigées à partir des définitions capitalistes du risque et de l’incertitude.
De ses origines en Chine, dans un contexte de crise environnementale et de privatisation du système de santé, Angela Mitropoulos suit la propagation du virus au rythme des mesures irresponsables que sont le confinement et l’immunité collective. Mitropoulos expose comment des explications exotisantes et les restrictions de voyage racialisent la maladie tandis que la réticence à renforcer les capacités du système de santé renvoie la gestion des risques dans les ménages privés.
Retraçant la production et la reproduction des frontières à travers l’histoire des théories de population, du contrat social et de l’épidémiologie, Mitropoulos aborde les circuits capitalistes de production de valeur au sein des industries pharmaceutiques, des équipements de protection et des catastrophes. Combinée à la multiplication des demandes pour « rouvrir l’économie », qui soulignent à gros trait le traitement des populations en tant que « réserve », la situation pandémique est révélatrice d’un monde où la définition même de l’économie et des infrastructures est en transformation. L’interprétation qu’on en fera, tout comme la reconnaissance des torts, sera cruciale dans les mois et les années à venir.
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