Nanikana
|
Enfin l’appeler le fleuve Nanikana, comme il se doit. Non plus la rivière Harricana.
Embarquer le monde en canot pour mieux saisir l’importance de préserver Nanikana, ce joyau d’histoire, de culture et de nature. Telle était l’ambition de Rodrigue Turgeon, un Amossois qui ignorait tout de la beauté du cours d’eau qui, depuis Val-d’Or, s’écoule jusqu’à Weeneebeg (la baie James).
Ce livre est le récit d’une aventure, celle de Rodrigue Turgeon qui, avec son frère et deux amis, a navigué pendant 26 jours pour suivre Nanikana sur quelque 500 kilomètres… jusqu’à la mer.
S’arrimant au récit de la descente, la parole est rendue aux peuples qui prennent soin de Nanikana depuis des millénaires. S’insinuent ainsi dans la trame les discussions avec des Aîné·e·s, des parents et des jeunes Anicinapek et Eeyouch ayant à cœur la sauvegarde du fleuve. Sans oublier la vision d’autant de canoteur·rice·s de toutes origines qui ont eu la chance de le parcourir et qui, mieux que quiconque, peuvent témoigner de la beauté infinie de ce qui subsiste au Nord « des rapides d’Amos ».
Cartes à l’appui, le livre adopte les toponymes d’origine du fleuve, de ses affluents, îles, lacs et rapides, des animaux et de la mer dans les langues ancestrales anicinapemowin et iiyiyuu ayimuun. En suivant le courant du fleuve qui ne cesse de grandir et à travers le fruit de recherches historiques et de démarches d’accès à l’information, le portrait des enjeux de notre époque se précise. « La voie principale » se révèle alors dans toute sa fragilité face aux sérieuses menaces que posent depuis un siècle les mines, les coupes forestières et les projets de barrages qui la harcèlent et la mutilent.
De cet ensemble chargé en rencontres, en défis, en données et, surtout, en émotions se dégage une direction rassembleuse. Honorer et protéger la splendeur de qui demeure de cet héritage collectif sacré qu’il nous faut résolument protéger de nous-mêmes.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
