Avec mon stylo - Sans son stylo
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Avec mon stylo
« On s’en fiche, on est ensemble, mon stylo et moi. On n’a pas besoin de faire. Les autres, les autres ont besoin de faire, puisqu’ils n’ont pas mon stylo. Vous avez besoin de faire, puisque vous n’avez pas mon stylo. Mais pas moi. Pas moi, depuis que j’ai mon stylo. Est-ce à dire que je ne ferai jamais rien? Absolument pas. Si l’envie m’en prend, si l’envie en prend mon stylo, si l’envie nous en prend, vous verrez, vous nous verrez à l’œuvre. Nous ferons quelque chose, vous ne pouvez même pas imaginer quoi. Moi non plus, je ne peux pas l’imaginer | je ne peux pas l’imaginer, parce que c’est inimaginable, ce que je ferai avec mon stylo. C’est proprement inimaginable. On ne peut pas s’en faire une idée. Avec la meilleure volonté du monde, on ne peut pas s’en faire une idée, sans mon stylo. »
Sans son stylo
« J’ai pris mon stylo et je me suis mis à écrire. Je me suis dit que je n’allais pas écrire sur la disparition du château d’eau, ou plutôt que j’allais écrire sur la disparition du château d’eau en remplaçant le château d’eau par mon stylo. Donc, j’allais écrire sur la disparition de mon stylo. En même temps, j’étais très embêté, car mon stylo, je l’avais à la main, puisque j’écrivais avec. Comment raconter la disparition de mon stylo en utilisant ce même stylo prétendument disparu? En même temps, me disais-je, pour que le récit de la disparition de mon stylo soit sincère, ne faut-il pas l’écrire avec mon stylo disparu? Je pourrais, bien sûr, l’écrire avec un autre stylo. Mais ce serait biaiser le récit. Ça sentirait l’artifice. C’est comme ça qu’on écrit de mauvais livres. »
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