À perte de mère
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« L’origine de mon désespoir remontait-elle à la première génération arrachée à son pays? Était-ce la raison pour laquelle je pouvais parfois ressentir une telle lassitude vis-à-vis des États-Unis, comme si j’avais moi aussi débarqué en Caroline du Sud en 1525 ou à Jamestown en 1619? S’agissait-il de la pression exercée par toutes les mères perdues ou bien de celle des enfants devenu·es orphelin·es? »
Dans cet essai historique dont l’écriture emprunte à la recherche d’archives, à l’analyse, au journal, à la poésie et à l’autobiographie, Saidiya Hartman, confrontée aux trajectoires de déportation d’une rive à l’autre de l’Atlantique et aux vies décimées et bouleversées par la traite esclavagiste, questionne le mode de formation des savoirs et les rapports de pouvoir en jeu dans la constitution de ce qui fait mémoire d’un passé. Comment fait-on l’expérience de l’histoire de l’esclavage? Comment cette histoire se poursuit-elle? Ce récit d’un voyage au Ghana par l’historienne suit les traces – matérielles, sociales, relationnelles – de la traite atlantique et de l’esclavage colonial : architectures, conflits, amitiés.
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