
Quatre vies posthumes de Django Reinhardt
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Django Reinhardt est mort à 43 ans le 16 mai 1953, frappé d'une congestion cérébrale ; en 2010 a été célébré son centenaire. Dans ces quatre « vies posthumes », trois fictions et une chronique, Patrick Williams imagine que Django survit à cette attaque.
Je cherche comment dire à Django Reinhardt à quel point j'ai été heureux de partager ces heures avec lui. Le voilà qui fait signe au maître d'hôtel et demande qu'on nous appelle un taxi. « On va prendre le café à La Pergola. Viens, on va attendre le taxi dehors. » Sur le seuil du restaurant, un vent froid et la pluie nous souhaitent la bienvenue dans la nuit. Je ne trouve rien de mieux à dire que «Il pleut». « Oui, ça va faire briller les trottoirs. »
À travers le regard, la sensibilité même, des quatre narrateurs — le jeune journaliste de jazz, le critique littéraire, le romancier et l'ethnologue — nous voyons Django sortir de son coma pour embrasser des destins inattendus et pourtant presque familiers : un triomphe en duo avec Thelonious Monk, une carrière de compositeur de musique électro-acoustique à New York ou une existence de marcheur solitaire loin du jazz, des Manouches et de la guitare.
La dernière « vie » n'est pas une fiction mais une chronique, celle de la postérité que connaît aujourd'hui la figure de Django Reinhardt ; et c'est peut-être bien l'histoire la plus extraordinaire car alors que dans les trois fictions Django finit inévitablement par mourir, la chronique montre, elle, comment il est devenu immortel...
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.

