Nous étions jeunes encore
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Un homme. Une femme. Un défunt. Leur jeunesse est loin derrière eux. L’homme s’appelle Pierre-André; il a publié des romans pour happy few mais n’entretient aucune illusion sur la pérennité de son œuvre. Sa femme, Marthe, avec qui il ne vit plus depuis des années, a été journaliste politique; elle aussi a passé l’âge des vanités et des désirs. Entre eux se tient Maxime, qui vient de mourir; il a été depuis toujours l’ami de Pierre-André, pendant dix ans l’amant de Marthe. Un peu à l’écart, pour faire contrepoint, deux jeunes gens : Éloïse, la fille de Marthe et Pierre-André, et Philippe, romancier en herbe, confident et admirateur de ce dernier. La matière centrale du roman tient en un seul jour (celui de la mort de Maxime), en un seul lieu (l’appartement de Marthe) et en une seule « action », qui à vrai dire n’en est pas une. C’est plutôt la longue, l’inépuisable remémoration, à travers les paroles, les silences et les petits gestes d’affection que s’échangent Marthe et Pierre-André, de tout ce qui dans leur passé – et dans leur lien avec le défunt – les a unis et éloignés, meurtris et ravis, et a fait d’eux ces êtres à la fois vibrants et désenchantés pour qui la vie maintenant s’achève, leur laissant un sentiment mêlé de victoire et d’échec, d’inutilité et d’inoubliable beauté.
Rarement la musique de Gilles Archambault a été aussi pure que dans ces pages tout empreintes de nostalgie et d’émerveillement. Rarement son art de la nuance, de l’indiscernable entremêlement de la lucidité la plus impitoyable et de la tendresse la plus émouvante, a atteint une telle subtilité, une telle perfection, une telle justesse.
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