Cité des Vents (La)
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Le cycle abitibien de Pierre Yergeau se poursuit : après L'ÉCRIVAIN PUBLIC (1996), LA DÉSERTION (2001) et LES AMOURS PERDUES (2004), voici le volet spécifiquement consacré à Georges Hanse, parti voir du pays à Chicago.
Première réussite à signaler : même si on renoue avec le style Yergeau, la voix personnelle de Georges se fait entendre, distincte de celles de ses frère et sœur, Jérémie et Mie. C'est que l'environnement chicagolais (l'arrivée dans la grande ville à l'époque de son gigantesque essor, la clandestinité de la prohibition, les boîtes de blues) diffère, ô combien, de l'Abitibi et exige de l'écrivain qu'il use d'une palette chromatique autre - moins chatoyante, plus sombre : sur les bords de la rivière Chicago, au milieu de l'intense activité de la ville qui commande au Midwest, Georges est mêlé à une population disparate venue chercher fortune.
Il est passionnant de voir Yergeau glisser sa voix dans ce grand récit, ce mythe américain auquel les écrivains québécois contribuent le plus souvent en se plaçant dans le sillage du roman de la route. Voici plutôt le roman de la ville, la grande ville naissante.
Des articles récents dans des publications savantes (LA NARRATIVITÉ CONTEMPORAINE AU QUÉBEC, PUL; LITTÉRATURES, Université du Mirail, Toulouse) montrent qu'on tient maintenant Pierre Yergeau pour l'un des écrivains les plus importants de nos lettres, à la fois pour son usage particulier de la forme et pour la faculté de surgissement des images dont fait preuve son écriture.
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