Des ravins au bout des lèvres
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Fidèle à une tradition répandue en Acadie, de se donner une contrainte d’écriture... Daniel Dugas se coltaille ici à un sujet passionnant, la mémoire et l’oubli, au moment où les notions de stockage et de pérennité de l’information se volatilisent dans le grand iNuage. Nous sommes donc en présence d’un projet de poésie ambitieux, qui allie érudition, narration et automatismes. Son objectif : mettre à jour les mécanismes de la mémoire et de l’oubli, fondements, notamment, du doute.
Sont conviés à la rencontre : les trous laissés béants dans la mémoire alors que la maladie d’Alzheimer s’installe; les insectes bibliophages qui menacent les fonds d’archives et donc les repères de l’humanité ; la notion de mémoire absolue et la création de mémoires artificielles, etc. L’apparition de la photographie, technologie de la mémoire, sert également de point d’appui du livre. Tout comme les cylindres phonographiques (la voix du poète Alfred Tennyson et de l’infirmière Florence Nightingale) ainsi que les dessins et les photographies du neurologue espagnol Santiago Ramón y Cajal.
Le manuscrit est divisé en deux lieux, le premier est dédié à Auguste Deter, la première patiente à avoir reçu un diagnostic de la maladie d’Alzheimer. Le second lieu, dédié à Melvil Dewey, comprend 10 textes construits selon la grille de la classification décimale qu’il a développée.
Le terrain est morcelé
les fragments clairsemés
De tous côtés
des sacrifiés de la raison
des immolés du souveni
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.