Droit de cité: être femme au Burkina Faso
Droit de cité: être femme au Burkina Faso
Etre femmes au Burkina Faso
Ilboudo, Monique  
  • Éditeur : Remue-ménage (Du)
  • Collection : Essai
  • EAN : 9782890912441
  • Code Dimedia : 29000244
  • Format : Broché
  • Thème(s) : GÉOGRAPHIE & TOURISME, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Afrique, Femmes / Féminisme
  • Pages : 168
  • Prix : 19,95 $
  • Paru le 18 avril 2006
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: DROCEF
  • Groupe: Sciences humaines
  • Date de l'office: 18 avril 2006
  • Code DEWEY:
  • Langue d'origine: français
  • Traducteur:
EAN: 9782890912441

Jusqu'en 1960, la Haute-Volta, qui s'appelle depuis 1984 le Burkina Faso, était une colonie française. En 31 ans d'indépendance, le Burkina Faso aura connu trois régimes constitutionnels et six régimes d'exception. Après une telle instabilité politique, l'adoption de la Constitution en 1991 est apparue comme un nouveau point de départ devant permettre de jeter les bases d'une véritable démocratie pluraliste et de mettre en place les fondations d'un État de droit garantissant l'exercice des droits individuels et collectifs et respectueux de la liberté et de la dignité de la personne humaine.

Établir un État de droit civil, là où le droit coutumier avait préséance n'est pas toujours une tâche facile. Monique Ilboudo, en tant que citoyenne mais aussi en tant que ministre des Droits humains s'y est engagée. Elle ne craint pas de faire une analyse objective et honnête des mesures mises en place par l'État tout en mettant en perspective l'histoire du colonialisme et du monde occidental qui ont su entretenir, et entretiennent encore, plusieurs mythes ayant empêché les citoyennes et les citoyens burkinabé de s'épanouir.

La première partie du livre traite des mutilations génitales chez les fillettes et chez les femmes, mais aussi de la pratique de la circoncision pour les garçons. Pratiques qui ont malheureusement encore cours au Burkina Faso malgré un système juridique l'interdisant. L'auteure questionne aussi la légitimité que cette pratique a pu acquérir dans certain pays, notamment en Italie, où en 1988, des professionnels du corps médical et paramédical, sous prétexte d'éviter les problèmes d'infection, pratiquent légalement des excisions. Comme s'il s'agissait des conditions d'hygiène déplorables qui rendaient l'excision intolérable ! Elle rappelle que l'Organisation mondiale de la santé (l'OMS) aura attendu jusqu'en 1977 pour enfin se prononcer contre cette pratique. Encore aujourd'hui, en France, certains esprits bien pensants, au nom de la tolérance à l'égard des différences culturelles, estiment qu'ils ne doivent pas intervenir dans le débat sur l'excision. Le droit à la différence ne rime-t-il pas avec indifférence ?

L'auteure s'intéresse aussi à d'autres problématiques touchant les femmes burkinabé telles que la contraception, l'interruption volontaire de grossesse, le viol, l'inceste et les croyances en la sorcellerie. Dans la seconde partie, elle traite du mariage et du droit matrimonial dont la monogamie, la bigamie et la polygamie, le libre choix du conjoint et l'âge matrimonial. En dernier lieu, elle traite de la scolarisation des petites filles, de la division sexuelle des tâches et des responsabilités et de la (faible) représentation des femmes en politique.

Un petit traité des droits des femmes burkinabé qui nous éclaire tant du point de vue juridique, historique, ethnographique que socioculturel. Les femmes peuvent dorénavant fonder des espoirs légitimes quant à leur pleine citoyenneté dans ce nouvel État de droit démocratique. L'espace public par exemple, qui semblait naturellement réservé aux « mâles », est de plus en plus investi par les femmes. Beaucoup de chemin parcouru au Burkina Faso, mais encore beaucoup à faire.

Pourquoi un tel ouvrage publié au Québec ? Ce livre retiendra l'attention de ceux et celles qui s'intéressent à l'Afrique en général et au Burkina Faso en particulier et à ses habitants, mais aussi certainement à ceux et celles qui s'intéressent aux droits des femmes. Les différents thèmes intéresseront les juristes, sociologues, ethnologues et les travailleurs sociaux qui collaborent avec les communautés culturelles québécoises issues des régions de l'Afrique, mais aussi la classe politique qui ne peut plus ignorer la présence de ces citoyennes et citoyens qui vivent avec nous et qui sont là pour rester. L'auteure, Monique Ilboudo, sera en tournée de promotion au Nouveau-Brunswick et au Québec à la fin avril 2006, et nous vous tiendrons au courant de toutes les activités qui sont déjà en train de s'organiser, dont un lancement à la Bibliothèque nationale du Québec.




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