Ecartez le soleil
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Eyvind Johnson (1900-1976) est l’un des écrivains de tout premier rang de la très riche littérature prolétarienne suédoise. Il partagea en 1974 avec Harry Martinson l’un des très rares prix Nobel de littérature décernés à des Suédois.
« Deux très grandes guerres nous ont traversés de part en part. Même ceux qui étaient tout à fait désarmés ont été fermement invités à y prendre part. Certains ont été obligés de devenir des saints, de faire preuve d’héroïsme et d’abnégation, tandis que d’autres, qui avaient au départ les mêmes dispositions (disent parfois les psychologues), ont été contraints de devenir des meurtriers. Cette échelle, qui va du saint au meurtrier, nous la remplissons avec nos corps et nos personnalités : presque-saints, pas-du-tout-saints, « ordinaires » – cette expression est un pis-aller car il n’existe pas d’« êtres ordinaires », seulement des êtres humiliés de différentes façons –, ceux qui sortent-un-peu-de-l’ordinaire et ceux qui sont-presque-des-meurtriers, c’est-à-dire la grande masse de l’humanité. »
Du même auteur chez Agone : Dolorosa (2000), Le Nouveau Spartiate (2000).
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