Mainmise sur les services
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De nos jours, on vend de tout. Même des services. Mais jusqu'où peut-on aller dans le commerce des services ? Jusqu'à quel point pouvons-nous abandonner aux marchands des secteurs aussi vitaux que la santé, l'eau, l'éducation, la culture ? À l'heure des grands accords de commerce internationaux et de la mode des PPP, des citoyens craignent de voir la privatisation progressive de tout le bien public. Nos dirigeants nous répètent qu'une certaine privatisation est inévitable, mais que les services, et surtout les services publics, sont épargnés. Mais est-ce vrai? Si l'on ne réagit pas très vite, il semble plutôt que nos gouvernements ne sauront pas résister à l'appétit insatiable des grandes entreprises. Même si les services, par définition, ont pour souci l'usager et non le profit, l'Accord Général sur la Commercialisation des Services (le fameux AGCS) de l'OMC veut bel et bien soumettre tous les services à l'économie de marché.
Pourtant, les situations catastrophiques dues à des privatisations des services sont nombreuses : chemin de fer défectueux en Grande-Bretagne, pannes répétées et tarifs élevés de l'électricité en Californie, problèmes d'assainissement des eaux en Ontario, sans parler de la dégradation des conditions de travail et de l'appauvrissement de populations au profit de grandes compagnies... La libéralisation du commerce des services est, soit, inquiétante. Mais, habitués d'entendre dire que ce processus est naturel et irréversible, nous avons bien souvent l'impression qu'il n'y a rien à faire.
Dans ce texte simple, clair, troublant et étayé d'exemples frappants, Claude Vaillancourt initie les lecteurs à tous ces enjeux complexes et ces accords sibyllins, afin de leur permettre de mieux se défendre.
Les quelques dollars de gagnés pour une nouvelle télévision à prix réduit, pour une chemise fabriquée en Chine ou un panier d'épicerie rempli de produits agro-industriels importés sont vite perdus lorsqu'il s'agit de payer des frais de scolarité ou d'électricité qui ont monté en flèche, la nouvelle assurance automobile privée ou une seule opération dans un hôpital non-subventionné.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.