Creuser jusqu'où?
Creuser jusqu'où?
Extractivisme et limites à la croissance
Abraham, Yves-Marie  
Murray, David  
  • Éditeur : Écosociété
  • Collection : Ecosociété
  • EAN : 9782897192235
  • Format : Livre numérique PDF
  • Prix : 23,99 $
  • Paru le 6 octobre 2015

Aussi disponible en version numérique:

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Partout, l’heure est à l’intensification de l’exploitation industrielle des « ressources naturelles » de nos territoires. Forêts, eau douce, minerais, rivières, faune sauvage, gaz de schiste, pétrole, terres fertiles, paysages grandioses : tout y passe! Et la justification de ces efforts est partout la même : cette exploitation est un facteur de croissance essentiel dont il serait fou de ne pas profiter alors que les emplois manquent et que les États sont endettés. C’est ce que l’on appelle désormais le « néo-extractivisme ». Ce phénomène suscite des débats, bien sûr, mais ceux-ci ne portent généralement que sur les conditions dans lesquelles ces richesses sont ou seront exploitées. Les questions qui sont posées se réduisent le plus souvent à celles-ci : qui va vraiment profiter de ces ressources ? Comment ne pas faire trop de dégâts en les mettant à profit? Est-ce le bon moment de les exploiter ?
Et si, au lieu de se préoccuper de la bonne façon de partager ce « gâteau » (sans trop salir la nappe), on s’interrogeait plutôt sur la pertinence même de le consommer? Le harnachement de nouvelles rivières, l’exploitation de nouveaux gisements de pétrole et de minerais, l’utilisation de nouvelles sources d’énergie non renouvelable, l’ouverture au tourisme de nouveaux territoires, l’intensification des cultures et de l’élevage animal : en avons-nous vraiment besoin? Ne s’agit-il pas d’une fuite en avant, sur un chemin qui ne mène nulle part, sinon à la destruction pure et simple de notre habitat terrestre et de nos sociétés ? Ne pourrions-nous pas vivre aussi bien, voire mieux, sans pratiquer ce type d’exploitation? Si oui, à quelles conditions ? Telles sont quelques-unes des questions de fond soulevées dans ce livre.
Après avoir défini dans une première partie ce qu’est le « néo-extractivisme » et exploré ses différentes facettes, les auteur.e.s en soulignent les principales limites dans une deuxième partie, à commencer par ses limites physiques : le processus économique est un processus entropique, c’est dire qu’il est synonyme d’une dégradation irréversible de nos ressources naturelles dites « non renouvelables » (énergies fossiles, minerais, etc.). Or, les effets désastreux de cette dégradation ne concernent pas un avenir lointain, mais notre présent. Dans une troisième partie, les auteur.e.s se demandent ainsi à quelles conditions il est possible d’en finir avec ce « modèle de développement » qui s’avère être avant tout un puissant facteur de destruction de notre habitat terrestre et d’injustices entre les êtres humains. En somme, comment configurer les contours d’un futur post-extractiviste, voilà ce à quoi invitent à réfléchir les différentes auteur.e.s.

AUTEUR(S)

Yves-Marie Abraham est professeur à HEC Montréal, où il enseigne la sociologie de l’entreprise et mène des recherches en sociologie de l’économie. Historien de formation, David Murray est éditeur chez Écosociété et gravite depuis plusieurs années autour des milieux de la décroissance.

Avec des textes de Charles Beaudouin-Jobin, Philippe Bihouix, Collectif ALDEAH, Benjamin Dangl, Denis Delestrac, Jonathan Durand Folco, Ariane Gobeil, Alain Gras, Laura Handal, Martin Hébert, Normand Mousseau, Manuela Picq, Éric Pineault, Bertrand Schepper-Valiquette et Nicolas Sersiron.
 




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