Attentats-suicides
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Existe-t-il un terrorisme dont les motivations seraient proprement religieuses ? Si tel est le cas, en quoi se différencie-t-il d’autres actes de cruauté ? En quoi ses mobiles – en ce qu’ils diffèrent de la seule intention de tuer – sont-ils religieux ? Quels rapports entretiennent- ils avec d’autres formes de violences collectives ? Quelle place occupe l’image du terroriste qui provoque sa propre mort en même temps que celle des autres dans des sociétés chrétiennes ou post-chrétiennes ? Ces questionnements n’émanent pas de considérations éthiques, mais plutôt du besoin de se pencher sur certaines des associations conceptuelles et matérielles qui se manifestent. Penser l’attentat-suicide – dans toute son horreur et sa banalité – consiste à entreprendre l’analyse de certaines présuppositions contemporaines quant aux faits de mourir et de tuer. La pensée qui se déplie dans cet ouvrage est que, quels que puissent être nos efforts pour distinguer moralement les bonnes manières de tuer des mauvaises, ces tentatives sont émaillées de contradictions qui demeurent une dimension particulièrement précaire de notre subjectivité moderne. Attentats-suicides. Questions anthroplogiques défend l’idée que la production de la terreur et ces perpétrations d’atrocités sont des avatars d’un activisme politique ancré dans le monde asymétrique qui est le nôtre, de notre acceptation de ce qui est cruel et de ce qui est nécessaire, et des émotions avec lesquelles nous justifions ou condamnons certaines actions mortifères.
Fils d’un diplomate et écrivain autrichien juif converti à l’islam et d’une Saoudienne musulmane, Talal Asad est né en Arabie Saoudite, a vécu son enfance au Pakistan avant d’aller étudier en Angleterre, puis en Écosse, avant de s’installer aux États-Unis où il enseigne l’anthropologie à New York. Asad poursuit aujourd’hui ses travaux dans le sens d’une critique de la catégorie anthropologique de religion. Son travail a notamment été discuté par Judith Butler et Étienne Balibar. Attentats-suicides est son premier livre traduit en français.
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