Jérusalem d'or (La)
Jérusalem d'or (La)
Reznikoff, Charles  
Markowicz, André (Traduit par) 
  • Éditeur : Unes
  • Collection : Hors-collection
  • EAN : 9782877041959
  • Format : Broché
  • Pages : 48
  • Prix : 27,95 $
  • Paru le 12 novembre 2018

La Jérusalem d’or est le livre de réconciliation des identités juives et américaines de Charles Reznikoff. Entre évocations quotidiennes, chant biblique et conclusion philosophique, le recueil, porté par l’écriture objectiviste caractéristique de l’auteur, semble tendu entre lieu et histoire, entre Manhattan et Jérusalem. Pas d’exil ici, mais des rues étranges. Au milieu des vieux journaux abandonnés, des boîtes de conserves, des chewing-gums, des emballages, Reznikoff cristallise une vision de l’origine et de la modernité, dans un jeu de visions sous-jacentes. L’origine remonte de toute chose, en toute chose animée de sous la terre, qui porte en elle la mémoire des matériaux qui la fondent. L’attention du poème est à la présence du monde, aux gouttelettes du monde, au scarabée silencieux. Dans cette Amérique du début du XXè siècle, soudain les voitures, les usines, le métro, sont un arrière-plan. Reznikoff porte son regard sur les arbres, la densité des feuillages, sur les pétales dans l’air, le ciel bleu, les miroitements du soleil sur l’eau au milieu du vacarme des rues. Tout ce qui est en vie entre le passage des humains. Dans un geste qui efface la ville, ou qui en renverse la domination, le poème s’attarde sur un oiseau sautillant seul dans la rue déserte avant de s’envoler. C’est une quête de la permanence dans le cycle du vivant. Dans la mort et le refleurissement. L’irruption du fabuleux, dans ce cheval qui traverse au milieu de la circulation, comme une émanation de légende. Le merveilleux des contes toujours renouvelé, en quête profonde de simplicité, une célébration du monde au coeur du béton.
 

AUTEUR(S)

Né en 1894 à Brooklyn de parents russes émigrés aux Etats-Unis pour échapper aux pogroms tsaristes, Charles Reznikoff grandit dans ce qu’il a appelé le ghetto juif de Brownsville. Après de brèves et insatisfaisantes études de journalisme, il s’oriente vers le droit et est admis au barreau de New-York. Reznikoff fonde, avec ses amis George Oppen et Louis Zukofsky, le mouvement « objectiviste » soutenu par Ezra Pound et William Carlos Williams. Sa pratique du droit est une expérience déterminante dans son travail poétique, notamment dans ses livres majeurs Témoignage : les États-Unis 1885-1890, basé sur les archives des tribunaux de la fin du XIXe siècle et Holocauste, écrit à partir des comptes rendus des procès de Nuremberg et d’Eichmann. Reznikoff y développe une vision factuelle, dépassionnée et impersonnelle des drames de l’Histoire. Dans une réflexion animée par une recherche constante de la clarté du langage, il évoque les cruautés, les injustices, l’arbitraire, l’inhumanité de l’homme envers l’homme. Auteur d’une quinzaine de livres, majoritairement de poésie, publiés pour la plupart à compte d’auteur, Reznikoff meurt à New-York en 1976.
 




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