Un objectif
Un objectif

Zukofsky, Louis  
  • Éditeur : Héros-limite
  • Collection : Feuilles d'herbe
  • EAN : 9782889550043
  • Format : Poche
  • Pages : 64
  • Prix : 14,95 $
  • Paru le 18 mars 2019

Figure majeure de l’avant-garde poétique américaine au 20e siècle, co-fondateur du mouvement « objectiviste » dont font aussi partie Charles Reznikoff ou George Oppen, Louis Zukofsky a publié au cours de sa vie un nombre important de poèmes et d’essais. Malgré l’importance capitale de ces textes tant aux États-Unis qu’outre- Atlantique, peu d’entre eux sont disponibles en français. C’est le cas notamment de Un objectif & deux autres essais, traduit par Pierre Alféri et publié par les éditions Royaumont en 1989.

Ce texte que nous nous apprêtons aujourd’hui à rééditer dans la collection feuilles d’herbe comprend donc trois essais : « Un objectif », « La poésie » et « Déclaration pour la poésie ». Définitions et commentaires sur la poésie, ils en exposent en fait une conception singulière, théorisent le rapport que la poésie objectiviste – et celle de Zukofsky en particulier – entretient au monde, à la forme, à la musique. Le premier essai est en vérité un programme, celui que la poésie objectiviste se fixe dès 1931, et dont une première version avait été publiée dans la revue Poetry de Harriet Monroe, dans un numéro qui avait en quelque sorte fondé le mouvement objectiviste.

Si pour ses prédecesseurs déjà (Pound, Eliot), les intrications entre mot et musique étaient essentiels, pour Zukofsky « un poème [est] un contexte associé à une forme "musicale", musicale entre guillemets puisqu’il ne s’agit pas de notes, mais de mots plus variables que les variables et employés à l’extérieur comme à l’intérieur du contexte pour une référence communicative. »

Les composants de l’objet poétique, pour Zukofsky : la sonorité du mot et son accentuation, qui ne sont jamais séparées de son sens ; un contexte ; mais aussi, la typographie. Car si, comme pour Pound, il s’agit dans le poème de traiter une chose – subjective ou objective – de façon directe, pour les objectivistes il s’agira encore plus de voir le poème comme un objet. Ce sont ces considérations qui, avec d’autres, sont données à lire dans les trois essais rassemblés ici. Et Zukofsky de conclure, malgré tout, que « la meilleure façon de savoir ce qu’est la poésie est de lire les poèmes. »  

AUTEUR(S)

Né le 23 janvier 1904 à New York dans une famille juive d’origine lituanienne, Louis Zukofsky découvre très jeune la littérature et le théâtre occidentaux, d’abord uniquement par des traductions en yiddish. A 16 ans, à l’université de Columbia où il étudie, il écrit de la poésie et se sent proche d’une certaine avant-garde représentée par Ezra Pound et T.S. Eliot. Il rencontre Ezra Pound, qui l’encourage vivement, et par qui il est amené à diriger un numéro de la revue Poetry consacrée à la création poétique contemporaine. C’est à ce moment qu’il forge le terme d’«objectivistes» afin de se désigner lui-même et d’autres poètes dont il est proche : Charles Reznikoff, George Oppen, Carl Rakosi et Basil Bunting. Il publie peu après une « anthologie objectiviste » dans laquelle figureront aussi Pound et Eliot. L’oeuvre de Zukofsky est avant tout composée d’un immense poème intitulé « A », dont les 24 parties, écrites entre 1928 et 1974, témoignent de l’évolution de sa poésie. Différents poèmes courts, fictions et essais critiques complètent cette production, ainsi qu’une traduction intégrale de la poésie de Catulle qui se base autant sur le son que le sens du latin original.

C’est dans les années 1960 que la critique prend véritablement de l’importance de l’oeuvre de Zukofsy, avant que celui-ci ne décède en 1978, au moment où devait paraître l’intégrale de « A ».

Extrait




NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.