Cythère
Cythère

Guindon, Caroline  
  • Éditeur : Lévesque éditeur
  • Collection : Réverbération
  • EAN : 9782897631123
  • Format : Broché
  • Pages : 208
  • Prix : 22,95 $
  • Paru le 8 février 2021

Aussi disponible en version numérique:

pdf_25

Les personnages de la célèbre fresque d’Antoine Watteau intitulée Embarquement pour Cythère mettent en scène autant l’embarquement pour que les joies à venir sur l’île de Cythère. Deux moments se juxtaposent sur la grande toile. C’est du moins ce qu’observe Geneviève Gagnon qui, au mi-temps d’une promenade à Berlin, visite le château de Charlottenbourg et s’arrête devant l’oeuvre.

Geneviève, dite Lili, vient de débarquer dans cette ville qu’elle connaît bien ; elle est en route vers une soirée de retrouvailles. Dans la tête de la jeune femme en marche, tout comme sur la toile de Watteau, deux temps défilent : un présent de la promenade et un passé de la réminiscence. La rêverie de Geneviève est surtout hantée par la présence outre-tombale de son père, Jacques Gagnon, spectre chaleureux mais accaparant auquel se joignent aussi d’autres fantômes bien bavards.

La promeneuse solitaire ne cheminerait-elle pas plus aisément si son attention se détournait d’hier pour se porter vers aujourd’hui et demain, vers cette année sabbatique qui commence ?

AUTEUR(S)

Caroline Guindon vit à Chicago. Elle a publié La mémoire des cathédrales, un recueil de nouvelles, chez Lévesque éditeur. Cythère inaugure quant à lui une série romanesque sur les thèmes de la filiation et de la mémoire.

Extrait

Je me souviens du jour des nids d’oiseaux au cimetière anglais. Nous y avions nos petites habitudes, à commencer par notre grand-mère, Adele Gagnon, née Owen. Passée la grille d’entrée, elle cherchait sur les visages et dans la parlure des rares compatriotes qui se trouvaient dans son cimetière les reliefs et les inflexions qu’elle anticipait, qu’elle espérait. Gentiment, elle allait les accoster, se présentait, parlait un peu de sa vie au Canada et enfin, elle leur demandait à qui ils venaient rendre visite ici.

— Oh, is that so ? s’exclamait-elle lorsqu’ils nommaient leur défunt.

Elle s’empressait aussitôt, tournant son regard vers la droite, la gauche, de les interroger au sujet de quelques membres de cette famille-là ou de celle-ci. […] Le reste de notre famille n’irait déposer ses bouquets de fleurs auprès des ancêtres que lorsque notre grand-mère aurait fini de jouer les commères, les mythographes.




NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.