Partie sans prévenir, Clara a quitté amis, collègues et enfants, des jumeaux qui semblent ne vouloir jamais sortir de l’adolescence. Dans l’avion qui l’emmène à Paris où vit leur père et à qui elle va demander de prendre la relève, Clara se rend compte qu’il lui faudra tout revoir depuis le début, faire la part du rêve et de l’illusion, pour arriver à comprendre ce qui a amené un amour qu’elle croyait absolu à s’épuiser. Heureusement, pour cela, il lui reste les mots qui, au fil de la plume, surgissent eux aussi sans prévenir et lui apprennent ce qu’elle ignore d’elle-même. Ces alliés secrets lui seront très utiles, lorsque ni père ni enfants ne voudront réorganiser leur vie comme elle le souhaite.

« – Et si tu n’étais qu’en train de changer de cap ?
— Changer de cap… Avant, je les aimais, maintenant, je ne veux plus les voir. Oui, j’ai changé decap.
— Tu regrettes de les avoir eus ?
— Mais non, je ne regrette pas ! Leur enfance, c’était fabuleux ! Voir avec leurs yeux, écouter leursrires, suivre leurs découvertes, c’est rafraichir la vie, recommencer à zéro. Jamais je ne pourrais leregretter. Mais le désir d’enfant vient d’un rêve, et les adolescents difficiles n’en font pas partie, ni lesenfants malades ou handicapés, ni les pères morts ou absents, ni la solitude monoparentale. Ça, c’estla réalité, et elle est triste. Il faut être courageux, perspicace, inventif, souple, et moi, je ne suis pastout ça. Je suis seulement une clara sans majuscule. »

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