Qui parle dans ce livre ? Iels sont plusieurs. Ces polymorphes, ces polyglottes sauvages énoncent et dénoncent la pauvreté et la misère du monde humain. Rarement on aura été aussi loin dans la volonté de tout enterrer, de tout détruire, sans le moindre désir de refaire quoi que soit.

La poésie émerge, pourtant, de ces paysages dressés sans complaisance et avec ardeur, « claquant les millions de portes / de l’ordre et du désordre ». Ne prétendant à aucune autre vérité que celle des poèmes eux-mêmes, Quelques enfants sauvages est un livre puissant et sans concession, à l'image de toute l'oeuvre de Jean-Marc Desgent.

Il faut aimer partir mourir comme un suicide politique. C’est abandonner l’animal à sa petite misère de chien. On s’arrache les têtes les mains les bras de chiffons offerts aux prières quotidiennes. Pauvres toi moi et l’autre, priez vers nous, c’est le sale matin des êtres.

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