Savoir de la vie (Le)
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« Celui qui désire une vie sans maladies sera bien avisé de ne pas prendre le remède prescrit par un médecin qui n’en connaît pas l’emploi. »
L'ayurveda contemporain se réclame d'une origine ancestrale. Nombre de textes sanskrits anciens nous sont en effet parvenus mais que disent-ils au juste? Cet ouvrage propose la première anthologie en langue française de textes classiques, introduits et commentés, pour découvrir cette médecine indienne traditionnelle et savante.
Les extraits, sélectionnés par Michel Angot au sein des grands traités ayurvédiques (Caraka-samhita, Susruta-samhita, Ashtanga-hridaya-samhita, etc.), fournissent des réponses à des questions comme : Qu’est-ce que la santé, qu’est-ce que la maladie? Qui soigner, qui ne pas soigner? Avec quoi soigner et dans quel but?
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Les plantes médicinales de la forêt sont connues dans leur nom et dans leur forme par les bergers qui gardent les chèvres, les moutons, les vaches et par d’autres habitants des forêts. Mais en ne les connaissant que par leur nom ou leur forme, personne ne peut atteindre une connaissance absolue. Celui qui connaît leur emploi est vraiment leur réel connaisseur même sans connaître leur forme ; à plus forte raison le médecin qui connaîtrait les plantes sous tous leurs aspects. Celui qui connaît leur emploi en rapport avec le lieu et le temps et tient compte des constitutions personnelles, voilà celui qu’il faut considérer comme un excellent médecin. [120-123]
Si l’on ne le connaît pas bien le remède, il est comme un poison, une arme, le feu ou l’arme du Dieu Vishnu ; mais si on le connaît, c’est de l’ambroisie. Car un médicament que l’on ne connaît pas par son nom, sa forme ou ses qualités ou qui, même si on le connaît, est mal administré, a un effet malheureux. Or même un poison violent est un remède souverain s’il est correctement utilisé, tandis qu’un remède mal utilisé devient un poison violent. Quelqu’un désireux d’une vie sans maladies sera bien avisé de ne pas prendre le remède prescrit par un médecin qui n’en connaît pas complètement l’emploi. De la foudre d’Indra qui est tombée sur la tête, on réchappe éventuellement, mais le malade ne peut réchapper du médicament prescrit par un < médecin > ignorant. Celui qui sans le connaître, administre un remède au malade souffrant, alité et qui a placé sa confiance en lui, n’est sage qu’à ses propres yeux ! [124-129]
En fonction de cet enseignement, il n’est pas de substance au monde qui ne soit un médicament sous la forme appropriée et pour des cas déterminés. (Caraka-Samhita, Sûtrasthâna. XXVI, 12)
Cela annonce la devise de Paracelse : dosa sola venenum fecit « C'est la dose seule qui fait le poison ». Dans ce sens, tout médicament est potentiellement un poison : tout est question de cas, de temps, de dose, de personne. C'est ce que doit déterminer le bon médecin : car les conditions de morbidité, de médication, de lieu, de temps, de force, de physiologie, d’alimentation, d’hygiène, de psychisme, de constitution et d’âge varient subtilement au point d’abuser l’intelligence même des meilleurs esprits; que dire des autres!
C’est ainsi que « tout est nourriture » et que simultanément « tout est poison ».
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