Imposture du théologico-politique (L')
Imposture du théologico-politique (L')
Muhlmann, Géraldine  
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Hors collection
  • EAN : 9782251453576
  • Format : Broché
  • Pages : 448
  • Prix : 44,95 $
  • Paru le 5 décembre 2022

L’idée selon laquelle il y aurait toujours quelque chose de « religieux » dans la politique connaît un succès croissant dans la philosophie des trente dernières années. Pourquoi donc le « théologico-politique » est-il revenu hanter la philosophie ?

« La thèse du livre que vous tenez entre vos mains est que le triomphe du théologico-politique est un événement qui parle, non des choses politiques, mais de la philosophie : de ses désirs à elle, rarement tout à fait éteints, d’atteindre une toute-puissance théorique. Ces désirs se sont déchaînés d’une manière singulière dans les années 1980 et 1990. Et ils ont produit cette "pensée théologico-politique", qui affirme toucher le "fond" des choses politiques – se racontant donc qu’un tel "fond" existe – et qui prétend ainsi accéder à la direction véritable de l’histoire politique. [...] Le théologico-politique ne se contente pas de ne rien apporter à la réflexion sur les choses politiques. Il les maltraite, aussi. Il leur impose des forçages théoriques. [...] J’ai écrit cet ouvrage, fruit de dix ans de recherches, à la fois pour préciser ma critique [...] et pour proposer une "enquête" sur la genèse de ce nouvel air du temps philosophique. Comme l’a dit un jour Vincent Descombes, souvent, en philosophie, "la grande affaire d’une génération est de régler la dette héritée de la génération précédente". En somme, j’ai eu envie de comprendre ce qui, dans cette montée spectaculaire de l’idée du "théologico-politique", était en train de "se régler", avec qui, et pourquoi. »

« Voici un essai passionnant et polémique contre le retour dérégulé du religieux dans le champ de la pensée politique et une réflexion philosophique personnelle sur la difficulté des Modernes à assumer que la politique ne repose sur rien d’autre qu’elle-même. » – Martin Legros, Philosophie Magazine

Entrevue avec Christophe Barbier (La Radio Juive) / « LIMPIDE, FACILE D’ACCÈS, ÉDIFIANT. »

EXTRAIT

AUTEUR(S)

Ancienne élève de l’École Normale Supérieure, agrégée de philosophie et de science politique, Géraldine Muhlmann est professeure à l’Université Paris-Panthéon-Assas. Elle est l’auteure de Du journalisme en démocratie (Klincksieck, 2017) et d’Une histoire politique du journalisme XIXᵉ-XXᵉ siècle. L’imposture du théologico-politique est le fruit d’une nouvelle recherche qu’elle conduit depuis une dizaine d’années.

Table des matières

Ouverture

1. Un drôle d’air du temps
2. Une rupture philosophique
3. Les sirènes du « substantialisme historique » : une nouvelle vague du « théorème de la sécularisation » (Hans Blumenberg)
4. La ligne hyper-romantique, la ligne apocalyptico-messianique, et la ligne vieil-hégélienne
5. Passeurs et transfuges
6. L’histoire-solution
7. L’adieu aux garde-fous de la période « Marx-Nietzsche-Freud » et des sciences sociales
8. Le contournement des problèmes les plus aigus posés par le totalitarisme. Et... le pire : la « reconstruction » d’Auschwitz par Agamben
9. Epuisement philosophique et désir d’absorber le mal

Conclusion : Pour la critique

Extrait

La thèse du livre que vous tenez entre vos mains est que le triomphe du théologico-politique est un événement qui parle, non des choses politiques, mais de la philosophie : de ses désirs à elle, rarement tout à fait éteints, d’atteindre une toute[1]puissance théorique. Ces désirs se sont déchaînés d’une manière singulière dans les années 1980 et 1990. Et ils ont produit cette « pensée théologico-politique », qui affirme toucher le « fond » des choses politiques – se racontant donc qu’un tel « fond » existe – et qui prétend ainsi accéder à la direction véritable de l’histoire politique. [...]
 
Le théologico-politique ne se contente pas de ne rien apporter à la réflexion sur les choses politiques. Il les maltraite, aussi. Il leur impose des forçages théoriques. [...]
 
J’ai écrit cet ouvrage, fruit de dix ans de recherches, à la fois pour préciser ma critique [...] et pour proposer une « enquête » sur la genèse de ce nouvel air du temps philosophique. Comme l’a dit un jour Vincent Descombes, souvent, en philosophie, « la grande affaire d’une génération est de régler la dette héritée de la génération précédente ». En somme, j’ai eu envie de comprendre ce qui, dans cette montée spectaculaire de l’idée du « théologico-politique », était en train de « se régler », avec qui, et pourquoi.

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