Grégoire Gavier, fonctionnaire, reçoit une invitation personnalisée pour un spectacle de David Copperfield. Il s’y rend et constate qu’il fera partie du numéro le plus complexe du maître, soit la disparition d’un groupe d’individus qui, une fois montés sur scène, sont couverts d’un drap, disparaissent, puis réapparaissent au fond de la salle.
 
La narration alterne entre ce qui se passe au sein du groupe, immobile et plongé dans le noir dans une sorte de stase temporelle, et le quotidien aliénant de Gavier dont on découvre peu à peu qu’il est probablement atteint d’un trouble voisin de l’autisme. Au terme de la soirée, quand le célèbre illusionniste libère ses « otages », Gavier se demande s’il n’a pas rêvé tout cela…

« Quand le magicien le dévisagea, Grégoire savait déjà, d'instinct, que Master Copperfield s'adresserait à lui Il était ciblé et il dut se rendre à l'évidence qu'il n'y avait pas que des complices du magicien parmi le petit groupe constitué sous les applaudissements stupides. Il aurait pu rester à sa place. Faire semblant qu'on s'adressait à une autre personne. Le type à ses côtés, par exemple, qui levait la main, qui voulait être choisi et qui ne le serait pas. Il avait beau sautiller sur son banc, c'était Grégoire qui faisait office "d'élu". Lui. Pas l'autre. Grégoire aurait pu faire pivoter légèrement sa tête de gauche à droite pour tenter de dire non. Mais il était subjugué. Comment expliquer sa réaction autrement? Son obéissance… Il ne voulait pas déplaire au magicien. Disons-le : il craignait aussi de décevoir l'assistance. Il y avait une raison derrière cela. Elle était encore enfouie dans la psyché de Grégoire ».

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