Programme de désordre absolu
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LA FABRIQUE CÉLÈBRE AU PRINTEMPS SON 25e ANNIVERSAIRE
La décolonisation du musée occidental universel est impossible, c’est l’argument de départ. Elle est impossible parce que pour que la décolonisation du musée soit accomplie, il faudrait des bouleversements qui remettraient radicalement en cause ses fondements, son fonctionnement, sa structure, sa mission, ses objectifs, et dès lors, pourrions-nous encore parler de musée? Le musée, qui n’a jamais été un espace neutre, protégé des luttes sociales et idéologiques, symbolise la puissance de l’État, la richesse de la nation et son niveau de « civilisation ». Dire que cette décolonisation est impossible ne veut pas dire qu’il ne faut pas se battre pour que des amendements, des changements et des transformations de cette institution aient lieu, que des négociations ne soient pas entreprises avec les communautés dont des objets sont exposés, répondant ainsi à des exigences de réparation et de restitution et de justice épistémologique et sociale. Françoise Vergès part de cette impossibilité pour penser ce qui serait possible, ce qui remplacerait le musée dans un monde post-raciste et post-capitaliste.
Féministe antiraciste, Françoise Vergès est l’autrice de plusieurs ouvrages et articles en français et en anglais sur l’esclavage colonial, le féminisme, la réparation, le musée, dont Un féminisme décolonial (La fabrique, 2019) et Une théorie féministe de la violence (La fabrique, 2020).
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