Improbable conversation (L')
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Un roman touchant sur les relations familiales et l’impact du deuil d’un parent sur une fratrie.
Au début des années soixante, neuf frères et sœurs assistent aux funérailles de leur mère. La place accordée aux enfants et les valeurs religieuses encore dominantes de l’époque ne favorisent en rien l’expression de ce qu’ils ressentent. Au fil des ans, ils maintiendront une relation distante avec leurs souvenirs de Marguerite, cette femme qui les a mis au monde. Le silence sur la mère fera d’elle une icône quelque peu désincarnée, un personnage de légende qui se résume à quelques phrases répétées machinalement.
Cinquante ans plus tard, les neuf adelphes s’avisent qu’ils n’ont jamais vraiment partagé ce que la perte de la mère leur avait fait vivre. Ils ressentent aussi le besoin de démystifier le personnage intouchable pour renouer avec la vraie Marguerite, son être de chair, son humanité. Sera-t-il possible de reprendre cette conversation interrompue? Appartient-elle définitivement à un passé qu’il faut oublier? Au fil des discussions, les souvenirs remontent à la surface, parfois surprenants. Le récit patriarcal qui avait sanctifié la mère cède peu à peu la place à neuf versions inédites qui injectent une nouvelle vie au roman familial.
Dominique Garand est professeur en études littéraires à l’UQAM. Auteur de quelques essais sur la polémique et sur la littérature québécoise, son premier roman Florence, reprise (Leméac, 2015), a été classé parmi les vingt meilleurs romans publiés entre 2000 et 2020 par la revue L’Inconvénient. Il a aussi gagné le prix Jean Éthier-Blais pour Accès d’origine ou Pourquoi je lis encore Groulx, Basile, Ferron… (Hurtubise, 2003).
Chantal Garand réside en Norvège depuis 2003. Son premier roman, Natalia Z., publié en 2018 a été traduit en norvégien et en ukrainien, et a été finaliste au Prix des nouvelles voix de la littérature au Salon du livre de Trois-Rivières. Sa nouvelle « Résonances » fait partie du collectif Hors de soi, publié en 2023. Elle est lauréate du Prix du récit Radio-Canada (2015) pour son récit Un hibou, un Égyptien et l’étrangère.
« Si l’on demandait à un cinéaste de nous représenter une famille de neuf enfants qui viennent de perdre leur mère, nous aurions sans doute droit à des visages mortifiés aux joues couvertes de larmes, à des regards douloureux tournés vers la dépouille ou le cercueil, à des enfants qui sanglotent dans leur lit, le soir venu, et qui réclament à leur chevet une mère qui ne viendra plus.
Les scènes de ce film n’existent pas dans la mémoire des enfants Garand. Des dernières paroles de leur mère, lorsqu’elle les a convoqués à tour de rôle dans sa chambre d’hôpital, ils ne conservent aucun souvenir.
Dans quel trou de la mémoire sont-ils donc tombés pour n’avoir conservé de ces journées que des images fragmentées et privées d’émotions?
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Cinquante ans plus tard, on peut encore recomposer la scène qui n'a pas eu lieu et réécrire un roman familial ou chacun, enfin, prendrait la parole.
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Nous avons poursuivi cette utopie de te sortir du tombeau et de te faire revivre, de te voir, de te parler et de t'entendre nous parler.
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Tu t'es absentée du monde avant que tout chavire. Avant que le monde fasse un pied de nez à tes idéaux et croyances les plus chères. Partie à temps. À jamais fixée dans le monde d'avant.
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Que reste-t-il d'elle? La plus banale des réponses était aussi la plus exacte: il restait...nous. »
– Chantal Garand et Dominique Garand
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
