Lettres et textes choisis
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Ce choix de lettres et de textes est extrait de la correspondance écrite par Rosa Luxemburg en prison de 1915 à 1919. Ces extraits reflètent la vigueur de sa pensée politique tout autant que la sensibilité de l’écrivain qu’était Rosa Luxemburg.
« En réalité, je traverse actuellement une passe assez dure. C’est exactement comme l’an dernier, Barnimstrasse : pendant sept mois je tiens bon, et le huitième mes nerfs flanchent tout à coup. Chaque jour à passer devient un petit sommet qu’il me faut gravir ; la moindre bagatelle m’irrite douloureusement. En effet, dans cinq jours il y aura huit mois pleins de ma deuxième année de solitude. Ensuite, sûrement, comme l’an dernier, la vie reprendra ses droits, d’autant plus qu’on s’approche du printemps. Du reste, tout serait bien plus facile à supporter, si je n’oubliais pas la loi fondamentale que je me suis fixée comme règle de vie : être bon, voilà le principal ! être bon, tout simplement. Voilà qui englobe tout et qui vaut mieux que toute l’intelligence et la prétention d’avoir raison... »
À travers ces lettres (et l’extrait de son texte sur la révolution russe qui figure dans ce choix), Rosa Luxemburg se montre à la fois inflexible quant à ses principes, attentive à la vie et attachée à la liberté.
Née en 1871 à Varsovie, Rosa Luxemburg est une militante révolutionnaire dès son adolescence. Elle étudie l’économie politique et obtient son doctorat en 1897. L’année suivante, elle se marie pour obtenir la nationalité allemande et écrit Réforme sociale ou Révolution (dans lequel elle examine la crise du marxisme). Rédactrice en chef pour le journal Sächsische Arbeitzeitung, puis pour Leipziger Volkzeitung, elle est aussi déléguée à de nombreux congrès du parti social-démocrate allemand (SPD) et aux rencontres de la IIe Internationale. Elle rédige en 1906 Grève de masse, parti et syndicats (elle y explique les résultats des révolutions russe et polonaise) et enseigne l’économie politique à l’école du SPD. En août 1914, elle est arrêtée à cause de son ralliement à la gauche opposée à la guerre et de sa qualité de membre fondatrice du groupe Spartacus. Elle reste en prison pendant presque toute la durée de la guerre puis, à sa libération, retrouve les membres de Spartacus et rédige Le Drapeau rouge (avec Karl Liebknecht, co-fondateur du groupe). Elle a à peine 48 ans quand elle est assassinée par les Corps Francs du social démocrate Noske, au lendemain de la Première Guerre mondiale, en pleine révolution allemande, dans la nuit du 15 janvier 1919. Son corps a été jeté dans le Landwehrkanal de Berlin.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
