Fruit de leur enseignement sur la présence du mythe dans la littérature, l’essai de Georges Desmeules et Gilles Pellerin repose sur les héros des épopées homériques, au premier plan Achille dans l’IIliade et Ulysse dans l’Odyssée. Tirant prétexte des allusions d’Homère sur OEdipe, ils abordent ensuite le domaine de la tragédie, ce qui permet de saisir un aspect fondamental de l’évolution du mythe, des récits mythologiques et de la littérature.
 
Après une mise en situation historique, géographique et culturelle, ils montrent comment l’analyse des ressemblances, sinon des similitudes, entre la nature et les actions des héros antiques (ainsi, on retrouve certains traits d’Ulysse chez Œdipe, ce qu’Ulysse relève dans le sort funeste d’Agamemnon et qu’il ne veut pas voir se reproduire dans sa famille) trace de nouvelles voies d’interprétation des textes anciens et de leurs avatars contemporains.
 
Le livre s’adresse aux nombreux professeurs qui enseignent la mythologie autrement que dans la perspective de raconter les aventures de ces héros prodigieux, mais afin d’en dégager du sens, ce qu’ils continuent à sécréter, bien que l’Iliade et l’Odyssée aient été écrits il y a près de trois millénaires. En fait, cette pérennité devient parfois un obstacle à la compréhension, tellement le mythe a imposé une certaine lecture. Le recours à la théorie littéraire et le recoupement des personnages dans des séquences empruntées aux deux épopées d’Homère et aux tragédies antiques permet d’expliquer l’incomparable grandeur de ces figures héroïques et notre propre fascination à leur égard. Achille, Ulysse, Pénélope, Œdipe et les autres ont encore beaucoup à dire. L’ouvrage comporte une bibliographie.

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