Colère du faucon (La)
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En s’attachant à suivre les pas de Falk, petit garçon originaire de la Sarre, une province allemande, Hans-Jürgen Greif lève le voile sur une partie de l’histoire trop souvent oubliée, celle des perdants. Né pendant la Seconde Guerre mondiale, Falk vit ses premières années dans un climat de privations et de tensions marquées par l’absence de son père. Au retour de ce dernier, le monde de cet enfant trop rêveur bascule : l’homme qui prend en charge son éducation est un monstre. Les années de service de Gabriel Bachmann au contre-espionnage allemand à Paris ont exacerbé ses tendances naturelles à la violence et à l’intimidation. Le petit Falk se retrouve coincé entre un père qu’il surnomme « l’ogre », une mère archéologue désabusée, une bonne française et un grand frère dominateur, tout en grandissant dans un climat politique tendu.
Il faut assurément tout le talent de Hans-Jürgen Greif pour tisser les fils de ce roman riche et complexe. Grâce à une narration solide et à un style franc, il parvient aisément à rendre palpable toute la douleur et l’effervescence des années d’après-guerre. Le personnage de Falk, loin de nourrir une vision misérabiliste, permet plutôt à l’auteur de demeurer près du quotidien des habitants de la Sarre, en montrant bien comment les hommes et les femmes sont, qu’ils le veuillent ou non, à la fois les artisans et les victimes de leur époque. Dans un pays (l’Allemagne) déchiré entre ceux qui savaient et ceux qui ignoraient, au coeur des familles décimées, la question de l’appartenance se pose avec acuité. Falk acceptera-t-il cet héritage familial et national taché de sang et de honte ? Ou tentera-t-il de se recréer un lignage en se tournant vers son grand-père maternel Arno, un homme bon et libéral ?
Les textes de Hans-Jürgen Greif résultent d’une attention particulière au détail. Sans véritable souci d’obtenir un effet de réalisme, l’écrivain s’intéresse avant tout au regard de l’être humain sur son entourage.
Né en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, Hans-Jürgen Greif s’est établi à Québec où il a enseigné les littératures française et allemande à l’Université Laval. Se consacrant également à la recherche littéraire et à la création, il a publié des ouvrages critiques, des romans et des recueils de nouvelles. Lauréat du Prix littéraire du Salon international du livre de Québec et finaliste au Prix France-Québec pour son roman Orfeo, il a été finaliste au Prix de création littéraire Ville de Québec–SILQ pour Le chat proverbial ; finaliste au Prix littéraire de la Ville de Québec et du SILQ pour Le jugement ; finaliste au Prix des Abonnés de la bibliothèque Gabrielle-Roy pour La littérature québécoise : 1960-2000.
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