Entre les deux sens de l’esthétique, y a-t-il inclusion, dérivation ou exclusion ? L’esthétique de l’aisthésis est-elle le fondement de l’esthétique de l’art, ou bien est-ce l’inverse : l’art fonde-t-il une théorie de l’aisthésis ? Ou bien, l’une et l’autre "esthétique" sont-elles sans commune mesure ?

Plus encore : la phénoménologie contemporaine n’est-elle pas le lieu où se nouent les deux sens de l’esthétique et où, en même temps, se trace leur différence ? Et plus encore : l’esthétique, devenue, au sein même de ses sédimentations, ontologie de l’art, ne serait-elle pas le destin de la phénoménologie ? N’est-ce pas ce qu’on peut induire, à partir des textes de Merleau-Ponty, Henri Maldiney, Max Loreau ? Comme aussi bien de la lecture de Proust ?

Ou bien, inversement, la phénoménologie en tant qu’élaboration du "phénomène" (de l’apparaître) comme mode même de l’être, ne rend-elle pas nécessaire un "dépassement" de l’esthétique ? A quoi nous conduiraient, quoique différemment, Heidegger et Gadamer.

Comment donc, la phénoménologie, dans ses recherches les plus fondamentales comme dans ses recherches les plus récentes, a-t-elle partie liée avec l’œuvre d’art picturale, poétique ou musicale ?

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