Toute la couleur du monde
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FINALISTE — PRIX GILLER 2023
« À la fois poésie, mosaïque et roman, ce livre où chaque mot est à sa place est un triomphe, une véritable classe de maître sur la manière de peindre un monde. » — Jury du prix Giller 2023
Ouvre les yeux, bon prince.
Tu ne trouveras jamais rien dans le noir.
À quoi ressemblerait une vie passée à travers le sas de l’histoire de l’art, puis enfilée dans le chas terrible du deuil et de la guerre? Et si on tentait d’en faire un portrait, où les souvenirs tiendraient lieu de pinceau et l’émotion, de pigment? C’est le tour de force que réussit C S Richardson dans son dernier roman, qui retrace le parcours de Henry, jeune Torontois devenu orphelin trop tôt, élevé par sa grand-mère irlandaise éprise de scotch, de Shakespeare et de gros mots, qui refuse que son petit-fils devienne maçon et tient plus que tout à introduire la couleur dans sa vie.
Limité dans ses talents de peintre, Henry se rabattra sur l’étude des grands maîtres, copiant leurs chefs-d’œuvre au bénéfice de ses étudiant·es, et d’une étudiante en particulier, la vive et fantasque Alice aux yeux bleu d’Égypte. Mais leur bonheur prendra fin trop vite. Envoyé combattre les nazis en Sicile, le jeune veuf est avalé par les drames de son passé et les horreurs de son présent. C’est dans une villa rouge cinabre, sous les soins d’un fumeur invétéré, qu’il retrouve sa ligne de force. Et c’est sur les flancs sépia de l’Etna que, vingt ans plus tard, l’harmonie d’ensemble se dessinera enfin.
Composé sur le mode de l’almanach personnel, Toute la couleur du monde reconstitue par petites touches une vie frappée par le malheur et sauvée par l’art. Le roman saute habilement entre un récit narré à la deuxième personne et des détours factuels sur la peinture, la psychologie et les grands événements du siècle dernier. Les couleurs accompagnent le protagoniste partout, illustrant avec sensibilité l’enfance, l’amour, la perte, le traumatisme, l’oubli et la guérison. L’auteur de La fin de l’alphabet prouve encore une fois son talent en faisant surgir de sa prose des images saisissantes et la délicatesse de sa plume.
Auteur et concepteur graphique établi à Toronto, grand amateur d’art et de belles choses, Charles Scott Richardson a vu son travail maintes fois récompensé. Il a entre autres remporté le Prix du Commonwealth du premier roman avec The End of the Alphabet (La fin de l’alphabet, traduction de Sophie Voillot), publié dans une quinzaine de pays et finaliste aux prix littéraires du Gouverneur général dans la catégorie Traduction. Son deuxième roman, The Emperor of Paris (L’empereur de Paris, traduction de Caroline Lavoie), a été désigné meilleur livre de l’année par le Globe and Mail et sélectionné pour le prix Giller.
Sophie Voillot est traductrice littéraire depuis près de 20 ans et plusieurs fois lauréate du Prix du Gouverneur général. Elle est la voix francophone de Rawi Hage, Patrick deWitt, Tanya Tagaq et Thomas Wharton, pour ne nommer que ceux-ci.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.