Filles en série (Les)
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Les filles sont des filles parce qu’elles sont en série.
Des corps féminins en rangées. Ils se meuvent en synchronie. Ils ne se distinguent que par le détail d’un vêtement, d’une courbe, d’une teinte de cheveux. Les filles en série sont mises à leur place et créent l’illusion de la perfection. Ce sont des filles-machines, des filles-marchandises, des filles-ornements. Toutes reproduites mécaniquement par l’usine ordinaire de la misogynie.
Mais la figure des filles en série est double : à la fois serial girls et serial killers de l’identité qu’on cherche à leur imposer. Casseuses de party, ingouvernables, elles libèrent la poupée et se mettent à courir. Entre aliénation et contestation, les filles en série résistent à leur chosification, à l’instar des grévistes féministes de 2012. Cet essai percutant se déploie comme une chaîne qui se fait et se défait, depuis les Cariatides jusqu'aux Pussy Riot.
Martine Delvaux est professeure de littérature des femmes et de théories féministes au Département d’Études littéraires de l’Université du Québec à Montréal. Elle est l'auteure de romans parus chez Héliotrope, C’est quand le bonheur? (2007), Rose amer (2009) et Les Cascadeurs de l'amour n'ont pas droit au doublage (2012), et d'essais, Femmes psychiatrisées, femmes rebelles. De l'étude de cas à la narration autobiographique (Les empêcheurs de penser en rond, 1998) et Histoires de fantômes. Spectralité et témoignage dans les récits féminins contemporains (PUM, 2005). Très attendu, Les filles en série est son premier livre aux Éditions du remue-ménage.
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