Traverser la lumière
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Les six peintres que réunit ce catalogue – Jean Bazaine, Roger Bissière, Elvire Jan, Jean Le Moal, Alfred Manessier et Gustave Singier – ne forment aucunement un groupe au sens que l’on donne à ce mot en parlant des impressionnistes, des futuristes ou des surréalistes. D’autant moins qu’ils ne se réclamèrent jamais d’une esthétique commune et ne produisirent aucun manifeste. Il s’agit d’abord d’un groupe d’amis, qui se fréquentèrent beaucoup, passant parfois leurs vacances ensemble et travaillant proches les uns des autres.
Après s’être dégagés, dès 1945, des influences cubistes et surréalistes, ces artistes eurent en commun le souci de trouver une voie entre la représentation du monde et l’abstraction, une voie qui fut quelquefois désignée comme étant celle de la non-figuration. Il s’agissait avant tout pour eux de répondre à l’émotion directe suscitée par la lecture des phénomènes naturels, notamment les manifestations de la lumière, dont ils se sont efforcés chacun selon sa sensibilité de traduire les mouvements, les éclats, les reflets et les transparences.
Datant pour l’essentiel des quatre décennies faisant suite à la Seconde Guerre mondiale, les oeuvres de ces artistes eurent à souffrir du succès grandissant de la peinture américaine et furent souvent très injustement négligées par la critique et les musées. Le temps est venu de les redécouvrir. La majeure partie des oeuvres mises en lumière est issue d’une collection suisse, rassemblée grâce au regard d’un amateur exigeant, très tôt passionné par ce groupe de peintres.
Florian Rodari a une double formation, littéraire et d’histoire de l’art. Après sept ans au Cabinet des estampes de Genève, il dirige de 1979 à 1983 le musée de l’Élysée à Lausanne. Conservateur indépendant, il organise des expositions pour des musées en Suisse et à l’étranger. Auteur de nombreux ouvrages, il a réuni ses essais sur la gravure dans L’Univers comme alphabet (2014). Chez 5 Continents Editions, il a publié Claude Mellan. L’écriture de la méthode (2015) et Impressions fortes. L’Estampe en cent chefs-d’oeuvre. Collection de la Fondation William Cuendet & Atelier de Saint-Prex (2017).
Natalie Adamson, diplômée de l’Université de Melbourne, est professeur d’histoire de l’art à l’université de Saint-Andrews en Écosse. Elle conduit des recherches sur l’art européen, particulièrement en France après 1940. Parmi ses publications : Painting, Politics and the Struggle for the École de Paris, 1944-1964 (2009) ; Academics, Pompiers, Official Artists and the Arrière-Garde: Defining Modern and Traditional in France, 1900-1960, avec Toby Norris (2009) ; Material Imagination: Postwar European Art, 1946-1971, avec Steven Harris (2016).
Maïlis Favre, historienne de l’art et de l’architecture diplômée de l’Université de Genève, poursuit un doctorat sur « Le Corbusier et l’exposition ». Attachée de conservation de 2013 à 2016 au Centre Pompidou / Mnam-CCI, elle a été la commissaire adjointe de l’exposition « Le Corbusier. Mesures de l’homme » (2015). Elle mène actuellement des recherches sur l’art du vitrail non figuratif dans le cadre de sa collaboration avec la Fondation Jean et Suzanne Planque.
Alain Madeleine-Perdrillat a longtemps travaillé à la Réunion des musées nationaux puis à l’Institut national d’histoire de l’art à Paris. Il est l’auteur d’un ouvrage sur Georges Seurat et d’un autre sur Nicolas de Staël et a écrit de nombreux essais parus en revues sur la peinture ancienne et moderne (Caravage, Cézanne, La Hyre, Thomas Jones, Claude Garache, Alexandre Hollan, Gérard de Palézieux, etc.), ainsi que sur plusieurs écrivains du XXe siècle (Marcel Proust, Giorgio Bassani, Philippe Jaccottet, notamment).
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
