Nature, singularité et devenir de la personne humaine chez Thomas d'Aquin
Nature, singularité et devenir de la personne humaine chez Thomas d'Aquin
Wéber, Édouard  
  • Éditeur : Vrin
  • Collection : Bibliothèque Thomiste
  • EAN : 9782711627486
  • Code Dimedia : 000186436
  • Format : Broché
  • Thème(s) : RELIGION & SPIRITUALITÉ, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Philosophie, Religion - Divers, Théologie / Philo religieuse
  • Pages : 484
  • Prix : 83,95 $
  • Paru le 18 juillet 2018
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EAN: 9782711627486

Précédée par La personne humaine au XIIIe siècle, portant sur les discernements de l’anthropologie et de la noétique thomasiennes s’opposant à la thèse d’un intellect unique pour tous, la présente étude met en lumière, au bénéfice d’une acception exigeante de la personne humaine, la proximité du principe premier de la noétique d’Averroès, dûment réinterprétée, et de l’épistémologie de Thomas qui a libéré la théologie latine de l’impasse où elle était enfermée à propos de la connaissance eschatologique de Dieu « tel qu’il est ».
Le principe fondamental qui commande la conception, combattue par Thomas, de l’unicité de l’intellect est en fait issu d’Aristote : la Cause première, Pensée qui se pense toujours en acte, suscite par séduction noétique en tout intellect, de soi en puissance, la promotion à l’intellection en acte. Or, au registre théologique, c’est ce même principe qui permet à Thomas de dépasser l’impossibilité d’une adéquation de l’intellect humain à l’infinie essence de Dieu : Dieu lui-même, en son don transcendent, assure, sous mode de forme intelligible, à l’intellect de chaque élu l’intellection de Dieu « tel qu’il est ». Ce discernement de haute sagesse permet aussi à Thomas d’Aquin d’assumer, tout en l’interprétant, l’enseignement de Bernard de Clairvaux quant à la coopération (« totus effectus ab utroque agente », version de l’amésôs dionysien), rebelle à toute analyse, du libre arbitre humain et de la grâce divine.

AUTEUR(S)

Édouard Wéber, Dominicain, chargé de recherche émérite au C.N.R.S., est l’auteur d’études sur Albert le Grand, Bonaventure, Thomas d’Aquin, Averroès et Maître Eckart.

Table des matières

ABRÉVIATIONS
 
AVANT-PROPOS
Le parcours projeté
 
INTRODUCTION
I. Le Règne de Dieu s’approche : changez votre manière de comprendre
II. La personne humaine selon la Bible : son nom nouveau
 
PREMIÈRE PARTIE : « PERSONNE » CHEZ LES PREMIERS THÉOLOGIENS CHRÉTIENS D’ALEXANDRIE. LA FOI CHRÉTIENNE SUSCITE LE DISCERNEMENT DE LA SINGULARITÉ DU SUJET HUMAIN
 
CHAPITRE PREMIER : JUSTIN, PHILOSOPHE ET MARTYR
I. Le Dialogue avec Tryphon le Juif
II. La résurrection de Jésus de Nazareth atteste qu’il est le Messie
III. La résurrection du Messie rejeté révèle qu’il est de condition plus qu’humaine
IV. Justin esquisse son épistémologie théologique
 
CHAPITRE II : CLÉMENT D’ALEXANDRIE. PÉDAGOGIE PROVIDENTIELLE DU LOGOS DIVIN FAIT HOMME
I. La foi chrétienne est sage accueil compréhensif de la Parole de Dieu fait homme
II. La foi se développe en compréhension de la Parole du Christ Pédagogue
III. La structure épistémologique de la contemplation intellective du Christ Maître
IV. La Parole révélée dispose d’un principe épistémologique convaincant
V. La contemplation du mystère du Christ est l’aube de la plénitude promise
 
CHAPITRE III : ORIGÈNE
I. La Parole de Dieu fait homme objet de la théologie chrétienne
1. Le triple sens de la sainte Écriture
2. Le Christ Jésus Fils et Logos de Dieu unique révélateur de la vie intime de Dieu
II. Fils de Dieu éternellement engendré en la vie intellective divine
III. La Parole du Christ Fils de Dieu révèle ce qu’est être homme
1. En son intelligence humaine le Christ est en union ontique au Logos-Fils de Dieu
2. L’intellection aimante dont vit Dieu-Fils objet et critère pour le Christ homme
3. L’âme humaine du Christ participe à la vie intellective et aimante dont Dieu-Fils vit
 
DEUXIÈME PARTIE : « PERSONNE » AUX CONCILES
 
CHAPITRE IV : « PERSONNE » DE NICÉE À CHALCÉDOINE
I. Au Concile de Nicée (en 325)
1. Un débat entre théologiens qui s’élargit jusqu’en toute l’Église
2. L’argumentation d’Arius
3. La détermination de Nicée : En Dieu, le Fils est de nature divine comme Dieu-Père
II. Au Concile de Constantinople I (en 381)
1. L’homoousios est justifié par Athanase d’Alexandrie
2. Seule la totalité de l’Écriture est critère pour la foi
3. L’Économie du salut que réalise le Christ atteste souverainement sa nature divine
4. La génération du Fils est vie intellective en Dieu
5. L’épistémologie de Basile de Césarée détermine la Personne divine comme « être-avec »
6. Les déterminations du Concile de Constantinople I en 381
III. « Personne » et « Nature » aux Conciles d’Éphèse et de Chalcédoine
A. Au Concile d’Éphèse en 431
1. Le titre de « Mère de Dieu » attribué à Marie mère de l’homme Jésus
2. À la recherche de la nécessaire synthèse
3. Le « brigandage » d’Éphèse en 449
B. Au Concile de Chalcédoine (451)
1. Les travaux préliminaires
2. La détermination conciliaire : le Christ Fils est de nature divine et également de nature humaine
3. Un bref bilan
 
TROISIÈME PARTIE : THÉOLOGIE, PSYCHOLOGIE ET PHILOSOPHIE DE LA PERSONNE CHEZ SAINT AUGUSTIN, BOÈCE ET DENYS DIT L’ARÉOPAGITE
 
CHAPITRE V : LA PERSONNE SELON SAINT AUGUSTIN
I. Personne selon saint Augustin
1. La relation, privilège de la personne
2. Les trois modes opératifs selon lesquels l’âme humaine se réfère
3. Le principal ternaire memoria-intellegentia-amor
II. « Personne » signifie sujet singulier acteur d’opérations singulières
1. Relation réciproque des opérations intellectives et volitives singulières
2. La vie d’intelligence implique conception intellective de ce qui est connu
3. Le réel conçu suscite l’amour pour sa part de bien désirable
III. En Dieu révélé l’amour définit la Personne du SaintEsprit
1. Dimension transcendente de nos relations intellectives
2. La vie d’intelligence et de vouloir aimant est la seule véritable vie personnelle
IV. Chez le Christ homme la vie d’intelligence et de vouloir est modèle pour la personne humaine
V. Le Christ-Fils et Sagesse fait homme invite à vivre en communion avec la félicité divine
1. « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de ce qu’il entend de la bouche de Dieu »
2. L’hérésie pélagienne méconnaît l’onéreuse tâche de devenir une personne
3. L’In principio de Genèse I recèle le temps présent, le temps du salut
4. De l’informité initiale de l’homme à sa formatio recréatrice
5. Le Christ Verbe divin fait homme nous attire vers la Vie véritable
VI. L’optimisme théologique d’Augustin
 
CHAPITRE VI : BOÈCE. DÉFINITION DU THÈME DE PERSONNE
I. Le genre littéraire des traités théologiques boéciens
1. Le genre littéraire de la Consolatio Philosophiæ
2. Nature et personne : différence et rapport
II. Définition de la personne
1. L’articulation de nature et personne chez le Christ et en Dieu Trinité
2. Nature et personne dans le traité De hebdomadibus
3. Nature ou essence dans le traité De Trinitate
4. Nature et essence dans le traité Utrum…?
III. Les notions transcendentales et les axiomes boéciens
IV. Statut participé des notions universelles
 
CHAPITRE VII : DENYS DIT L’ARÉOPAGITE. LA PERSONNE HUMAINE PARTICIPE DE LA FILIATION DU FILS DE DIEU FAIT HOMME
I. La nécessaire démarche en trois moments : causalité, négation et éminence
II. L’intellection de ce que révèle le Christ est suscitée par l’influx noétique de la Sagesse divine
1. Les Intelligences créées coopèrent à l’accueil humain de l’illumination transcendente
2. La vie intellective de la personne créée est affectée par la VXPPHWUӂD et l’҇QDORJӂD la référant à l’éminente
Vérité révélée
3. La Parole du Christ divinise qui l’accueille et l’entend
 
QUATRIÈME PARTIE : L’INTERPRÉTATION THOMASIENNE DE L’ANTHROPOLOGIE ET DE L’ÉPISTÉMOLOGIE D’AUGUSTIN, ARISTOTE ET AVERROÈS
 
CHAPITRE VIII : L’INTERPRÉTATION DE L’ÉPISTÉMOLOGIE DES SENTENCES DE PIERRE LOMBARD
I. La vie d’intelligence du sujet humain est de statut ontique
1. Mise en question de l’épistémologie de Pierre Lombard
2. L’interprétation thomasienne de la puissance intellective de l’âme humaine
3. L’épistémologie de Pierre Lombard méconnaît le couple
aristotélicien « puissance-acte »
4. Le couple « puissance-acte » en l’épistémologie thomasienne
5. La puissance intellective en la mens est irréductible à l’essence de l’âme
6. L’influx noétique transcendent est co-principe de notre intellection
II. La référence thomasienne à la sentence d’Aristote en Métaphysique XII
1. Mise au point du difficile problème de la connaissance divine des réalités créées
2. La référence d’Augustin aux Idées divines, version de l’influx causal noétique transcendent
3. Le principe causal transcendent de l’intellection humaine est du ressort du gouvernement divin
 
CHAPITRE IX : L’INTERPRÉTATION THOMASIENNE DE LA NOÉTIQUE D’ARISTOTE
I. La controverse parisienne de 1270 sur la thèse averroïste de l’intellect unique pour tous
1. Le commentaire thomasien du De anima d’Aristote renouvelle la critique de l’interprétation d’Averroès
II. La nouvelle anthropologie thomasienne : identité de l’intellect et de l’âme
1. Le rapport de l’âme intellective et de la condition corporelle dépend du statut ontique actué de l’intellection
2. L’intellect humain de soi en puissance doit à la forme intelligible son esse en acte
3. La subsistence singulière de notre intellect est établie aux QD De spiritualibus creaturis
4. L’être subsistant de l’intellect humain fonde son pouvoir d’animation du corps
III. L’anticipation théologique de la nouvelle anthropologie thomasienne
 
CINQUIÈME PARTIE : ÉPISTÉMOLOGIES THOMASIENNES : PHILOSOPHIQUE ET THÉOLOGIQUE
 
CHAPITRE X : L’ÉPISTÉMOLOGIE PHILOSOPHIQUE THOMASIENNE
I. Conception intellective
1. Nécessité de concevoir tout ce que nous connaissons
2. Verbum conceptum
3. La conception intellective est ce qui est connu de la réalité intelligée
4. La réalité objet d’intellection est cause conjointe de la conception intellective
II. L’intellection du Principe de tout ce qui est
1. Le statut « séparé » de la science du Principe de l’intellection de tout ce qui existe
2. Les notions transcendentales d’être, esse, vrai, bon et un sont acquises par l’intellect promu à son être en acte
3. La dense réalité des notions transcendentales
4. Les transcendentaux et l’intellectus in habitu augustinien
5. Corrélativité des notions transcendentales en l’immanence intellective
III. Propriétés des notions transcendentales : compréhension ou évidence immédiates
1. La notion d’être, ens, esse, est l’objet formel de l’intellection
2. Être et vérité
3. Le transcendental bon/bonum
4. Le transcendental un ou unité
IV. La composition d’essence et d’être en toute chose créée
1. La singularité de la personne humaine
2. L’unité du sujet humain et le statut de séparation de l’âme et du corps
V. La nécessité de concevoir pour intelliger concerne-t-elle Dieu ?
1. La Cause Première n’est connue que moyennant une démarche apophatique en trois étapes : négativité causalité-éminence
2. L’opposition rationaliste à la négativité dionysienne et thomasienne
VI. Excursus à propos du grief heideggerien d’ontothéologie opposé à la théologie thomasienne
VII. Originalité de l’épistémologie philosophique thomasienne
 
CHAPITRE XI : L’ÉPISTÉMOLOGIE THÉOLOGIQUE THOMASIENNE
I. L’épistémologie thomasienne de la connaissance eschatologique de Dieu « tel qu’il est »
1. La censure universitaire du Prêcheur Étienne de Vénizy en 1241
2. La considération appelée par la thèse de Fr. Étienne
3. L’épistémologie théologique thomasienne de la connaissance eschatologique de Dieu « tel qu’il est »
II. L’épistémologie philosophique et l’épistémologie de la théologie chrétienne sont des sciences distinctes
1. La distinction de la philosophie rationnelle et de la théologie révélée selon le Commentaire du De Trinitate
de Boèce
2. L’épistémologie théologique thomasienne est centrée sur l’accomplissement de la personne humaine et sa félicité
3. L’objet propre de la théologie chrétienne est le don de Dieu à notre intelligence (Jn 4, 10)
4. Le sens en théologie chrétienne du Nom divin Je suis confié à Moïse en Ex 3, 14
III. L’intelligence des vérités de la foi chrétienne est opération intellective personnalisante
IV. Les dons infus du Saint-Esprit sustentent l’intelligence des vérités de la foi chrétienne
1. Don d’intelligence et don de science structurent la foi théologale
2. Le don infus de force anime l’espérance théologale
3. Le don infus de sagesse assiste l’amour de charité
V. Les dons du Saint-Esprit chez l’homme Jésus prépascal
1. Le triple niveau des savoirs chez l’homme Jésus prépascal
2. La parfaite connaissance de Dieu dont jouit le Christ homme prépascal
3. Connaissance de type infus ou prophétique
4. Le savoir rationnel acquis chez l’homme Jésus prépascal
 
CHAPITRE XII : L’INHABITATION DES PERSONNES DIVINES EN L’IMMANENCE INTELLECTIVE DE LA PERSONNE CHRÉTIENNE
I. La révélation de la grâce d’inhabitation ou assistance permanente du chrétien
II. Les élucidations souhaitables de la Q. 43 de la première partie de la Somme
III. Le devenir chrétien de la personne humaine
1. Deviens qui tu es!
2. Le devenir de la personne est à la fois œuvre divine et œuvre humaine
3. Notre condition assignée à ce temps présent est le moment de la sollicitude de la providence du Bon Pasteur
IV. Participer par grâce à la vie divine d’intellection aimante inaugure notre accomplissement
V. Le Nom nouveau de chaque personne singulière, don du Christ Sauveur
 




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