Intelligence à louer
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« Oui, l’écrivain apporte aux hommes la vérité. Mais entre une vérité terne et une erreur brillante, il hésite. »
Pleines de liberté d’esprit et d’audace, ces chroniques inédites d’Henri Roorda disent, entre autres, la surimportance des diplômes, la farce du tragique, la bêtise des géants (littéraire ou politique), les morts qu’il faut tuer ou proposent des solutions concrètes pour déshonorer les clichés. Il est frappant de constater qu’il s’adresse autant aux lecteurs d’aujourd’hui que d’alors. Certains de ses contemporains riaient certainement jaune, on rit franchement à ses provocations, ses paradoxes ou ses calembours. Sans illusion, mais non sans quelque espoir, Roorda oppose aux effets de manche de pontifes dominants des phrases succulentes et un sens de l’absurde qui rappellent Alphonse Allais.
Henri Roorda (1870-1925), quand il n’enseignait pas les mathématiques à Lausanne, était un chroniqueur humoristique très prisé. Essayiste et conférencier, il s’est évertué à prôner la désobéissance et la gaîté, tout en se sachant un exemple imparfait. Né à Bruxelles, il a vécu en Suisse romande. Son livre le plus insolite est celui expliquant son geste final, Mon suicide qui revient sur les circonstances (matérielles et morales) qui l’ont amené à se donner la mort, le 7 novembre 1925.
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