Guerres contre les Perses (Les)
Guerres contre les Perses (Les)
Guerres de Justinien, liv. I et II
Procope  
Auberger, Janick (Traduit par) 
Greatrex, Geoffrey (Annotations de) 
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Roue à livres
  • EAN : 9782251452661
  • Code Dimedia : 000223867
  • Format : Revue & périodique
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Guerre, Texte ancien / Grèce antique
  • Pages : 370
  • Prix : 35,95 $
  • Paru le 7 mars 2022
  • Plus d'informations...
EAN: 9782251452661

L’historien Procope constitue la source principale, parfois unique pour certains événements, de l’histoire du règne de Justinien (527-565); il est le Thucydide de son époque, le filtre qui permet d’appréhender la cour de Justinien et de Théodora. Il devenait urgent de faire paraître une nouvelle traduction commentée des Guerres contre les Perses, dont la traduction française remonte à F. Cousin, il y a plusieurs siècles. Des événements marquants eurent lieu pendant ces guerres, comme la révolte de Nika à Constantinople et la fameuse peste dite de Justinien, qui méritaient largement une publication telle que celle-ci.
 
Cet ouvrage clôt l’ensemble des Guerres de Justinien telles que racontées par Procope, et présente de surcroît des textes complémentaires, ceux de Nonnose, de Théophane de Byzance, de Jean Malalas et de Jean d’Épiphanie, qui donnent un éclairage particulier au texte principal. Comme dans ses autres récits déjà publiés aux Belles Lettres (Guerre contre les VandalesHistoire des Goths), le lecteur reconnaîtra le style si vivant de Procope, à la fois « classicisant » et véritable écrivain soucieux de varier les plaisirs du lecteur et laissant deviner son implication personnelle au cœur des événements.

Table des matières

PRÉFACE
INTRODUCTION
PRÉSENTATION
ORTHOGRAPHE CHOISIE POUR LES ANTHROPONYMES ET LES NOMS DE PEUPLES
LISTE DES ABRÉVIATIONS
TRADITION MANUSCRITE
BIBLIOGRAPHIE
GLOSSAIRE
LIVRE I
LIVRE II
ANNEXES
1. NONNOSOS
2. JEAN MALALAS
3. THÉOPHANE
4. JEAN D’ÉPIPHANIE
NOTES
INDEX
CARTES

Extrait

(II, 22, 1-9)

(1) À cette époque éclata une épidémie de peste, à l’issue de laquelle peu s’en fallut que tout le genre humain ne disparût. Certes, pour toutes les calamités qui tombent du ciel, il y aura toujours quelqu’un parmi les téméraires qui en donnera la cause, de ces causes que les experts en ce domaine aiment à fabriquer pour tout ce qui est absolument incompréhensible à l’être humain, comme ils aiment à fabriquer des théories extravagantes en sciences de la nature. Tout en sachant bien qu’ils parlent sans bon sens, mais s’estimant déjà satisfaits s’ils trompent par leur discours quelques-uns de ceux qu’ils rencontrent et peuvent les persuader. (2) Cependant, pour ce mal, il n’existe aucune façon d’en donner quelque raison ni d’en concevoir une par la pensée, sauf si on s’en remet à la divinité. (3) Car le mal n’éclata pas seulement dans des régions bien circonscrites ou dans des groupes d’hommes spécifiques, il n’occupa pas une saison particulière de l’année, ce qui amènerait d’ingénieuses pensées à en trouver la cause ; au contraire il engloba l’ensemble de la terre, frappa à mort tous les êtres, même fort différents les uns des autres, n’épargnant ni sexe ni âge. (4) Car si les hommes sont différents par leur lieu d’habitation, par leur mode de vie, par leurs orientations, leurs coutumes ou tout autre chose, dans ce cas précis et pour cette seule maladie, la différence ne comptait pour rien. (5) Elle s’abattait sur les uns en été, sur d’autres en hiver, et sur d’autres encore aux autres saisons. Que chacun donc dise ce qu’il pense de cela, le philosophe et le spécialiste du ciel ; en ce qui me concerne je poursuis en disant d’où est venue cette maladie et de quelle façon elle a détruit les hommes.

(6) Elle commença chez les Égyptiens qui vivent à Péluse. Elle se divisa : une souche progressa vers Alexandrie et le reste de l’Égypte, et l’autre alla chez les Palestiniens, voisins des Égyptiens, puis de là elle envahit la terre entière, allant toujours de l’avant et progressant par étapes. (7) Car elle avait l’air d’avancer selon un plan convenu et de séjourner dans chaque région pendant un temps déterminé, ne répandant jamais la mort de manière aléatoire, mais se répandant aux quatre coins jusqu’aux limites de l’oikoumène, comme si elle craignait que quelque recoin de la terre ne lui échappât. (8) Elle n’épargna aucune île, aucune grotte, aucun sommet occupé par les hommes ; si par hasard elle passait à côté d’une région sans en avoir touché les hommes ou en les ayant faiblement atteints, eh bien, elle y revenait quelque temps plus tard, ne touchait absolument pas les voisins sur qui elle s’était violemment abattue naguère, et elle ne partait pas de cette région tant qu’elle n’y avait pas provoqué le même nombre rigoureux et précis de morts qui avait frappé leurs voisins la fois précédente. (9) Cette maladie commençait toujours par le littoral et gagnait ensuite l’intérieur des terres. La deuxième année, elle arriva à Byzance au milieu du printemps, au moment où, moi aussi, je me trouvais à y résider. Voici comment cela se passa.




NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.