Manuel du prince indien
Manuel du prince indien
Arthashastra de Kautilya (L')
Kautilya  
Dambuyant, Marinette (Présenté par) 
Dambuyant, Marinette (Traduit par) 
Cerulli, Anthony (Photographies de) 
Cerulli, Anthony (Postface de) 
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Série indienne
  • EAN : 9782251453026
  • Code Dimedia : 000225881
  • Format : Relié
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI
  • Sujet(s) : Littérature indienne, Texte ancien / Grèce antique
  • Pages : 272
  • Prix : 41,95 $
  • Paru le 20 juin 2022
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EAN: 9782251453026

« Celui qui ne sait pas garder le secret, ses affaires péricliteront à coup sûr, même si elles avaient d’abord réussi, comme un bateau désemparé sur l’océan. »

Ce texte est le traité de politique par excellence de l’Inde ancienne. Son objet n’est pas de s’interroger sur la meilleure forme de gouvernement. Pour son auteur, la réponse à cette question est claire : le seul régime valable est la monarchie, le roi doit concentrer tous les pouvoirs et, sans un pouvoir fort, on tomberait dans la violence anarchique. Sur cette base, le texte est rédigé comme un manuel d’instruction princière : comment le souverain doit-il asseoir le pouvoir de l’État, comment doit-il réguler l’économie et comment doit-il se comporter en politique étrangère, avec ses alliés et ses ennemis ? Le titre sanskrit de cet ouvrage pourrait être traduit par « Traité du profit ».

La politique occupe en effet la place essentielle dans la « science du profit » qui constitue, dans l’Inde classique, l’un des trois grands objets de l’activité humaine, les deux autres étant le devoir et le plaisir. L’Arthashatra, après des siècles d’oubli, n’a été redécouvert qu’en 1905 par Rudrapatna Shamasastry alors que ce chercheur effectuait le catalogage des manuscrits (sur feuilles de palmier) de la Mysore Oriental Library. Ceci pose la question des manuscrits et de la transmission du savoir en Inde, dont l’histoire est bien différente de la tradition occidentale. Pour donner quelques éléments de compréhension de ce contexte, l’ouvrage est illustré par les photos de manuscrits, d’archives et d’archivistes indiens réalisées par Anthony Cerulli dans le cadre de son projet « Manuscriptistan », ainsi que d’une notice présentant la tradition ecdotique indienne.

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Extrait

Si la vie du roi est en danger, le ministre prendra les précautions suivantes. Avant même qu’on puisse craindre la mort du roi, il veillera, avec les proches et les amis du roi, à espacer les audiences et à ne les permettre que tous les mois ou tous les deux mois, en prétextant que le roi est occupé à des rites pour épargner les difficultés au pays, pour vaincre l’ennemi, pour obtenir une longue vie ou pour avoir un fils. Aux heures où il ne fait pas très clair, il fera voir au peuple et aux représentants étrangers une personne ressemblant au roi laquelle chargera son ministre de leur parler. Avec l’aide du garde d’honneur et du chef des gardes du palais, il s’arrangera pour que toutes les tâches quotidiennes du roi se poursuivent comme à l’ordinaire; il frappera les malveillants, distribuera les faveurs et défaveurs susceptibles de plaire au peuple, n’accordant cependant que les faveurs utiles.
 
Il fera rassembler le trésir et l’armée en un même lieu, dans la ville-forte ou à la frontière sous la garde d’hommes de confiance; il trouvera aussi un prétexte pour rassembler les membres de la famille royale, les princes et les hauts dignitaires.
 
Si l’un des hauts dignitaires, avec un fort groupe de partisans, en ville ou en forêt, se montrait hostile, il devrait le neutraliser ou l’envoyer dans une expédition dangereuse ou chez un allié.
 
S’il a lieu de se méfier d’un roi subordonné, il le prendra sous sa surveillance en l’invitant à une fête — mariage, chasse à l’éléphant, foire aux chevaux, donation de terre — ou il fera appel à ses alliés et le liera par un traité inviolable; ou il suscitera contre lui l’attaque de tribus ou d’ennemis; ou encore il intriguera avec un prétendant ou un prince en disgrâce à qui il promettra un morceau de son territoire.
 
Il pourra — secondé par la famille royale et les dignitaires —, avant d’annoncer la mort du roi, présenter le prince déjà couronné.
 
Ou bien il transfèrera graduellement les charges du pouvoir au prince héritier avant d’annoncer la mort du roi.
 
Si la mort du roi survient à la guerre en pays ennemi, il priera un ennemi de conclure un traité en se présentant comme un ennemi du roi défunt, et il se repliera;
 
Ou il installera dans la ville-forte l’un des rois subordonnés et se repliera ; ou il reprendra le combat après avoir couronné le prince.




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