Hourra pour Santa Claus!
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L’idée de ce livre est née en pleine période de bouillonnement commercial des Fêtes, au début décembre. Au départ, l’auteur avait envie d’écrire un article sur le sujet de l’ambivalence de nos sentiments face à la fête de Noël empreints à la fois de féérie et de nostalgie. Puis, à force de dépouiller des archives et de passer en revue les journaux de l’époque, il a été happé par son sujet. Il partage ses découvertes étonnantes dans ce livre sérieux et festif.
On s’imagine d’ordinaire que le Noël commercial qui fait désormais partie de notre culture nord-américaine est de création récente. Face à l’effervescence commerciale de la période des fêtes, on se prend même de nostalgie pour les « fêtes d’antan ». Ce qu’on sait moins, c’est que la foire commerciale que représente aujourd’hui Noël n’est pas une invention contemporaine. Elle trouverait sa source au milieu du XIXe siècle, alors que le Québec vivait une ère de prospérité et d’enthousiasme pour les marchands québécois.
C’est dans les forges commerciales qu’a été progressivement moulé, dans le dernier quart du XIXe siècle, le nouvel esprit de Noël que se sont empressés de propager les journaux. Cet esprit s’impose à travers deux grandes batailles : celle du petit Jésus progressivement remplacé par Santa Claus et celle de la fête de Noël qui tend à supplanter le jour de l’An dans la culture populaire.
En fait de stratégies de marketing, d’objets de consommation, de décors de magasins, de publicité, de normes, tout est à peu près joué en 1915. Les cent ans, ou presque, d’histoire qui suivent la Première Guerre mondiale peaufinent et, surtout, démocratisent le mode de vie bourgeois en le diffusant dans les classes plus populaires, sans altérer en profondeur une symbolique et des rites brillamment mis en scène dans les premières années du siècle. Et déjà, à cette époque, des consommateurs s’étonnent dans les journaux de ne pouvoir reconnaître le Noël de leur enfance.
Né en 1970, titulaire d’une chaire d’études sur le Québec, Jean-Philippe Warren est professeur au département de sociologie et d’anthropologie de l’Université Concordia. Il a publié de nombreux ouvrages sur l’histoire intellectuelle et culturelle au Québec, dont Un supplément d’âme. Les intentions primordiales de Fernand Dumont; Sortir de la Grande noirceur. L’horizon personnaliste de la Révolution tranquille (avec Martin Meunier); et aux Éditions du Boréal, L’engagement sociologique. La tradition sociologique du Québec francophone; Edmond de Nevers, portrait d’un intellectuel.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.