Correspondance choisie
Correspondance choisie
Pétrarque  
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Editio minor
  • EAN : 9782251449128
  • Code Dimedia : 000183078
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI
  • Sujet(s) : Texte ancien / Grèce antique
  • Pages : 814
  • Prix : 105,00 $
  • Paru le 18 mars 2019
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: CORCHO
  • Groupe: Littérature - Revues et divers
  • Date de l'office: 14 mars 2019
  • Langue d'origine: italien
EAN: 9782251449128

La Correspondance choisie puise dans quelques cinq mille lettres de Pétrarque et représente un corpus aussi foisonnant sur le plan biographique qu’inspirant sur le plan littéraire. Un monument pour la postérité qui a été pensé comme tel par l’humaniste.

Ce n’est pas faire tort au Canzoniere, le joyau poétique en langue vulgaire, que de penser que l’événement du septième centenaire de Pétrarque aura été la redécouverte de son oeuvre latine, vaste archipel qui, outre les Églogues, les Épîtres et le poème épique de l’Africa, beau comme du marbre, enferme encore l’oeuvre historique, l’oeuvre philosophique et un ensemble de quelques cinq mille lettres. Et il n’est peut-être pas exagéré de voir le chef-d’oeuvre du Pétrarque humaniste dans ce dernier et grandiose corpus, auquel il travailla jusqu’aux derniers mois de sa vie et qui peut être lu aussi bien comme une autobiographie idéale du poète et un commentaire illuminant le reste de son oeuvre que comme un témoignage de première main sur son époque et comme l’inventaire des découvertes philologiques qui ont donné le branle à une véritable révolution culturelle. Mais même si ce n’était pas le chef-d’oeuvre de l’oeuvre latine, c’en serait en tous cas la partie la plus attachante, puisqu’elle répond à la question posée par le chantre de Laure au début de la Lettre à la Postérité : « Tu désireras peut-être savoir quel homme je fus ».

Le poète nous a instruit lui-même de la genèse de ce corpus. Il avait dû garder copie de ses lettres depuis environ sa seizième année. Mais la décision de les réunir en un monument date de 1350, alors qu’il a déjà quarante-six ans. Entre-temps, il y a eu un des exploits de Pétrarque humaniste : sa découverte, dans la bibliothèque de la cathédrale de Vérone en 1345, au terme d’une chevauchée dangereuse en Italie du nord, où il est attaqué par des brigands, où son cheval s’effondre et où il passe une nuit d’angoisse sous la pluie, d’un manuscrit des Lettres à Atticus de Cicéron, jusque-là inconnues. Dans l’enthousiasme, il le recopie de sa main, et voilà qu’il découvre un Cicéron inattendu, trop humain, fait de faiblesses, de contradictions, de compromissions. Il lui adresse aussitôt, ira dictante, une lettre pleine d’affectueux reproches : « Où est donc passée, lui dit-il, cette sérénité si convenable à ton rang, à ton âge, à ta philosophie ? ». Choc indéniable, de qui se trouve confronté à une personnalité différente de celle qu’il avait imaginée à travers les oeuvres philosophiques, et qui s’interroge, au-delà, sur le possible divorce, qui menace chacun de nous, entre la théorie et la pratique.

Mais choc profitable, puisqu’il lui inspire, à plus longue échéance, l’idée de modeler sa correspondance sur celle de l’orateur romain, avec un premier ensemble (les Lettres familières, vingtquatre livres, achevé en 1366) et un deuxième ensemble, de lettres écrites à un âge plus avancé (Lettres de la vieillesse, dix-huit autres livres).

Au total, plus de deux mille lettres, que l’on pourra découvrir dans leur intégralité et pour la première fois en traduction française, grâce à André Longpré pour les premières, à une vaillante équipe de traducteurs pour les deuxièmes, dans les onze volumes publiés par les Belles Lettres entre 2004 et 2015 dans la collection des « Classiques de l’Humanisme », et dont on trouvera ici, opéré et préfacé par Pierre Laurens, éclairé par le riche commentaire d’Ugo Dotti, le meilleur biographe du poète, un très large choix mettant en valeur les multiples aspects d’un corpus épistolaire appelé à devenir le modèle des grandes correspondances humanistes, de Poggio Bracciolini, de Marsile Ficin, de Pic de la Mirandole, d’Erasme, de Juste-Lipse, tout comme elle préfigure à travers eux les Lettres de Voltaire, de Rousseau, de Claudel et de Gide, dont nous sommes si friands.  




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