Philosophie et musique contemporaine
Philosophie et musique contemporaine
Ou le nouvel esprit musical
Parrochia, Daniel  
  • Éditeur : Champ Vallon
  • Collection : Milieux
  • EAN : 9782876734494
  • Code Dimedia : 16690449
  • Format : Broché
  • Thème(s) : BEAUX-ARTS, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Musique, Philosophie
  • Pages : 304
  • Prix : 48,95 $
  • Paru le 8 décembre 2006
  • Statut : Disponible, 2 à 4 semaines
  • Code de recherche: PHIMUC
  • Groupe: Sciences humaines
  • Date de l'office: Donnée non disponible
  • Langue d'origine: français
EAN: 9782876734494

La musique, en tout cas la classique - nous ne le cachons pas —, est morte. Tout comme l'art - en tout cas l'art classique - est mort. Mais il y a plusieurs manières de mourir pour l'art - et donc pour la musique. L'une est de se voir progressivement substituer son propre négatif autodérisoire, dont la fonction ( ludico-critique ) est alors d'exhiber ce que nous ne voulons ni voir ni entendre. L'autre est de mourir à la mode hégélienne, celle qui consiste à se conserver tout en se dépassant, c'est-à-dire à se « sublimer ».

Toutefois, une exception se fait jour. A côté des dérélictions faciles et de la sublimation diffuse et partout répandue qui fait de l'art d'aujourd'hui un « art à l'état gazeux », il est encore permis de trouver dans la musique, si l'on peut ainsi s'exprimer, un noyau solide : les œuvres majeures du XXe siècle — celles qui relèvent du « nouvel esprit musical » - pointent en direction d'une théorie axiomatique des espaces sonores, dont les chercheurs explorent des modèles possibles. L'existence de cette musique « nouménale » nous a semblé pouvoir inspirer une nouvelle philosophie.

Car, si l'art (classique) est mort, la philosophie (traditionnelle) ne peut pas vivre encore bien longtemps, sinon de cette vie de mort-vivant qui est celle de l'art (classique). Nous lui avons cherché un avenir plus heureux, qui la fît échapper à la pétrification muséale comme à la dégénérescence communicationnelle.

Mais dans une époque où, pour parler le langage du XIXe siècle, la participation de l'activité de l'individu à l'« œuvre totale de l'esprit » s'est désormais réduite à rien ou presque, nous ne pouvons guère nous bercer d'illusions. La philosophie, aujourd'hui délocalisée (à l'image des entreprises multinationales et des produits esthétisés qu'elles fabriquent), est probablement déjà, elle aussi, à l'état gazeux. Nous avons tenté, très modestement, de refroidir si peu que ce soit cette transparente vapeur, d'amorcer, si possible, une légère recondensation.




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