Maxime Du Camp, l'autre romancier
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Pourquoi Maxime Du Camp ?
Tout d’abord, c’est un homme de lettres à part entière qui joue un rôle considérable en son temps et aujourd’hui injustement oublié :
- écrivain important du XIXe siècle avec des romans qui remportent de gros succès éditoriaux : Le Livre posthume, Mémoires d’un suicidé (1853) ; Les Forces perdues (1867) ; des recueils de nouvelles, deux recueils de poésie, des récits de voyage…
- ami des plus grands écrivains : Flaubert, Gautier, Sand, Tourgueniev… Il voyage avec Flaubert, entretient avec lui une longue correspondance de près de 40 ans, lisent mutuellement leurs manuscrits et les corrigent… cf. Correspondance Flaubert-Du Camp, (éd. Yvan Leclerc), Paris, Flammarion, 2000.
- éditeur des plus grands écrivains avec la "Revue de Paris" qu’il dirige pendant quelques années : Flaubert, Baudelaire, Fromentin, Gautier.
Ensuite, Maxime Du Camp, malgré sa très grande amitié avec Flaubert, incarne au fil du temps une conception opposée de la littérature. Là où Flaubert plaide pour l’impersonnalité et l’autonomisation de la littérature, évolution qu’il incarne bientôt à lui seul, Du Camp travaille à une littérature en phase avec ses lecteurs, qui leur soit utile, sans être didactique ; il veut aider son lecteur quand Flaubert en nie même l’existence, en tout cas le besoin.
Il est en quelque sorte "l’autre romancier", la voie que le XIXe siècle aurait pu suivre si les héritiers de cette époque ne s’étaient pas rangés derrière un Flaubert intraitable jusqu‘à en devenir sectaire (voir la thèse défendue par Michel Brix dans Flaubert, l’Attila du roman, Paris, Champion, 2010).
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