Edmond de Nevers
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Pourquoi donc, aujourd'hui, lire un portrait intellectuel d'Edmond de Nevers?
Serait-ce parce que, de l'avis de Fernand Dumont, «il est le penseur québécois le plus important de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, et peut-être jusqu'à la guerre»?
Serait-ce que ce grand intellectuel maintenant largement oublié inaugure avec une hauteur de vue exceptionnelle le nationalisme canadien-français qui prendra forme plus tard dans les écrits du chanoine Lionel Groulx?
Serait-ce parce que sa vie, dans ses louvoiements, ses errements et ses tâtonnements, nous permet de mieux saisir les difficultés que devait affronter le peuple canadien-français à l'heure où, disait-on, celui-ci entrait dans une phase nouvelle de son existence?
Serait-ce parce que, de toutes les œuvres de cette période, celle d'Edmond de Nevers est non seulement l'une des rares à se tenir par elle-même et en elle-même, mais qu'elle fut en constant dialogue avec quelques-uns des plus puissants courants ayant agité la fin du XIXe siècle : romantisme, symbolisme, impérialisme, antidreyfusisme, messianisme?
Serait-ce enfin parce que nous pouvons suivre à travers les pérégrinations de l'intellectuel canadien en Allemagne, en France, au Canada et en Nouvelle-Angleterre, c'est-à-dire de la Baie-du-Febvre à Central Falls, les repères et les réseaux de l'élite francophone de l'époque?
Ou serait-ce, tout bonnement, pour toutes ses raisons à la fois?
Dans ce portrait intellectuel, Jean-Philippe Warren a voulu emmêler pensée et itinéraire biographique dans un constant chassé-croisé. À mi-chemin d'une biographie au sens strict et d'une analyse minutieuse des textes, il s'agit ici, d'abord, de rendre vivante une œuvre qui, en son temps, a paru d'une formidable audace. Qui était Edmond de Nevers? À cette question pourtant toute simple ce livre ne peut apporter que quelques éléments de réponse tant l'homme présente d'énigmes et échappe à toute catégorisation facile.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.