Revue l'Inconvénient, no 40
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L’idée récente, avancée par la Ministre « responsable des aînés », d’envoyer des clowns dans les foyers pour personnes âgées a pu paraître, en dépit des quelques protestations qu’elle a soulevées, simplement anecdotique. Pourtant, dans la longue liste des transformations anthropologiques dont notre société est devenue le théâtre aussi absurde que terrifiant, l’association de la vieillesse à la figure joviale, festive et thérapeutique du clown n’est pas la moins troublante.
Que devient en effet la vieillesse lorsqu’on lui associe l’image de l’enfance et du rire ? Quelle signification, quelle valeur peut-elle encore avoir pour notre compréhension du monde et de l’existence lorsque sa réserve, sa distance et jusqu’à sa défiance, qui éclairent l’aventure humaine depuis la nuit des temps, sont emportées dans la pitrerie et la blague ?
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