Vie et mort du couple en Nouvelle-France
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Ce livre traite avec vivacité de la vie conjugale et du veuvage à Québec et à Louisbourg au XVIIIe siècle. La Nouvelle-France offre-t-elle aux femmes un champ d'action élargi, comme le voudrait une certaine conception de l'histoire coloniale? Ce n'est pas ce que révèle l'analyse du partage des droits et des responsabilités entre époux, des secondes noces et des stratégies de survie économique des personnes veuves. « Maîtres et seigneurs » chez eux, selon le vœu de l'Etat, de l'Eglise et de la loi, les maris assument formellement l'essentiel des responsabilités professionnelles et patrimoniales du ménage. Lorsqu'ils meurent, leurs veuves doivent pour survivre apprendre à profiter de leur nouvelle capacité juridique, d'une certaine flexibilité des rôles féminins, de leur expérience professionnelle ou de leur douaire, qu'elles mettent en valeur seules ou avec l'aide de la parenté. Les veufs, souvent parents de jeunes orphelins et contraints par les normes de la masculinité, se remarient rapidement. Ils retiennent moins l'attention des autorités que les veuves, nombreuses, dont la figure tantôt attendrissante et tantôt suspecte se trouve parfois directement mêlée aux rapports de pouvoir entre la métropole et ses colonies nord-américaines.
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