Un sociologue à la commission européenne
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Le regard singulier d’un sociologue nord-américain sur une Commission européenne qui se révèle bien plus politique que technocratique.
Pendant quatre ans, de 2015 à 2019, Frédéric Mérand s’est glissé derrière les façades lisses du Berlaymont, le siège de la Commission européenne à Bruxelles, afin d’observer et de comprendre comment l’Europe se « fait » concrètement. À la manière d’un ethnographe, il s’est immiscé dans l’équipe de Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques sous les présidences de Hollande puis de Macron. Il a partagé les bureaux des femmes et des hommes en charge de la politique de la zone euro, les a suivis dans les couloirs et à la cantine de leur immeuble bruxellois, a participé à leurs réunions, de Strasbourg à Washington et de Paris à Athènes, les a interrogés sur leurs stratégies et leurs méthodes pour tenir le cap entre les luttes partisanes et les jeux diplomatiques. Il a recueilli leurs peurs et leurs étonnements, leurs espoirs et leurs déceptions lors des tempêtes qu’ils ont traversées, de la crise grecque aux scandales d’évasion fiscale et à la menace populiste italienne.
Professeur de science politique à l’Université de Montréal, Frédéric Mérand y dirige le Centre d’études et de recherches internationales (CERIUM).
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