« Choisir entre les deux. Impossible de choisir les deux et de ne choisir aucun des deux. Choisir parce qu’on n’a pas le choix. Moment de vertige et aussi de suprême lucidité.

De l’Antiquité grecque et du syllogisme disjonctif des philosophes à la « tempête sous un crâne» du vieux Victor et de son Jean Valjean en passant par le choix cornélien puis, en fin du dernier siècle (pour aller vite), à bien des livres et des films dont le plus explicite serait peut-être Le choix de Sophie, le dilemme a fait son chemin dans nos cultures, nos inspirations et nos aspirations.

Et le revoilà, résolument actuel, qui montre le bout de son nez dans toutes les sphères en ce début de XXIe siècle où, mondialisés, conscientisés de toutes parts et quand même passablement seuls, nous errons et tentons de trouver des repères. Après un long périple, le dilemme revient nous titiller l’intellect, nous énerver ou carrément nous empêcher de dormir. Peut-être parce qu’il est paradoxe, moment de solitude par excellence, d’intimité, qui nous renvoie à notre seul libre-arbitre et en même temps à l’autre et (ou) à notre conscience collective. Il nous apporte à la fois la douleur que l’une des deux options ne se réalisera pas et la paix de la résolution. Car il faut bien le résoudre, même si on lui tourne le dos un temps, il est urgence, descente en soi et attache au monde.

Moral avant tout bien sûr, il peut être amoureux, terriblement intime et secret, littéraire, artistique, dérive poétique ou encore professionnel, culinaire, scientifique, familial, social, purement intellectuel, assez loufoque, ludique, totalement absurde ou complètement existentiel et on en passe. C’est ce voyage que nous vous invitons à entreprendre [...] dans ce numéro de Moebius.» - (Extrait du texte de présentation de Monique Le Maner)

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