Enseignements de la forêt - Enseignements pour les chantres
|
« Comme s'épuisent, ici-bas, les avantages obtenus par les actes, de même s'épuisent dans l'autre monde les avantages mérités par les bonnes œuvres. »
Les deux upanishad présentées dans ce volume sont les plus anciennes et les plus importantes parmi la centaine de textes que compte ce corpus datant des VIIe-VIe siècles av. J.-C.
Témoins du passage d’une société ancienne très ritualisée à un monde qui se dote d’institutions et de nouvelles conceptions religieuses, elles sont une source d’information précieuse sur l’histoire religieuse, sociale et intellectuelle de l’Inde ancienne. Textes ésotériques, elles transmettent à la fois des données essentielles sur le rituel védique, ses formules, ses gestes et son sens, mais elles constituent aussi une source d’information de premier ordre sur les cosmologies des anciens Indiens et sur leur perception de l’homme, de son corps, de ses fonctions vitales et cognitives.
La traduction de l’académicien Émile Senart constitue la traduction française de référence de ces deux textes. L’introduction de Patrick Olivelle expose en termes simples ce que sont les upanishad, quand, où et par qui elles ont été composées et permet d’appréhender leur place dans le corpus védique et dans l’histoire de la culture indienne.
Pour retrouver tous les volumes de notre Série indienne, cliquez ici.
Comme un arbre, roi des forêts,
Tel est l’homme exactement :
Ses poils sont les feuilles,
Sa peau l’écorce extérieure.
Le sang sort de sa peau,
Comme la sève de l’écorce;
De l’homme blessé il coule,
Comme le suc de l’arbre frappé.
Les chairs sont les éclats,
Les tendons l’aubier, ce qui est résistant;
Les os sont l’intérieur du bois;
La moelle, de part et d’autre, ressemble à la moelle.
Abattu, un arbre repousse,
Rajeuni, de la racine;
Mais le mortel abattu par la mort,
De quelle racine repousserait-il?
Ne dites pas : Du sperme :
Il n’est de sperme que d’un vivant;
Comme s’il poussait de graine,
Mort, on voit l’arbre renaître.
Si l’on arrache avec les racines
Un arbre, il ne revit pas;
Et le mortel abattu par la mort,
De quelle racine repousserait-il?
L’homme est né une fois pour toutes : il ne naît pas;
Qui donc pourrait le faire renaître?
Brahman est connaissance, est béatitude
De qui demeure tranquille et le connaît.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.