
Pleurer à la Senza
|
Pleurer à La Senza propose une poésie en prose qui interroge les normes sociales pesant sur les personnes féminisées, la difficulté d’habiter un corps très tôt scruté, contrôlé.
Par l’entremise d’une centaine de fragments, l’autrice dévoile une identité façonnée par le regard des autres, expose les conflits intérieurs d’une jeunesse prise entre les injonctions relationnelles et la quête de soi. Il faut entrer dans ce récit de solitude et d’appartenance comme dans l’intimité de la chambre, sans détourner le regard. Ici, la honte, presque personnage, se tient par la main. Les scènes brèves, suspendues, autant de photographies où corps et souffrance s’endorment en cuillère.
Pleurer à La Senza renouvèle le coming of age avec force. Entre le refus et la révolte, il y a la violence discrète qu’on s’inflige pour correspondre – le risque de l’effondrement. C’est une écriture d’écouvillon au fond de la gorge qui, contrairement à sa narratrice, ne cherche pas à plaire. C’est peut-être une histoire de guérison. De dérision fragile. Assurément une histoire de rébellion tranquille. Avec une préface de Laïma Abouraja Gérald.
Artiste littéraire, performeuse et chroniqueuse à Québec, Maxime Desmeules traite, dans ses textes comme ses ateliers, d’intime, de honte, du banal et de solidarité. Lauréate de Première Ovation, elle participe à Walking: Holding présenté au Théâtre Périscope ainsi qu’à Mécaniques des corps, poésies queer auprès du Collectif Ramen. Outre son incursion dans le monde du documentaire visuel avec la série Se lier grâce au Saint-Laurent, on peut lire la Jeannoise d’origine dans Le Sabord et la voir animer des rencontres d’auteur·es. Parmi les plus belles choses qui lui sont arrivées : vivre en communauté, apprendre à naviguer, découvrir le mot « post-patriarcat ».
L’arrière-champ gauche du terrain de baseball, le vieux divan au camp
des flos à vingt minutes de quatre-roues dans le bois, le lit des
parents d’une amie, une tente au beau milieu de la terre agricole des
Legault à la Saint-Jean, la banquette arrière d’une Honda Civic, la cour
de la petite école.
Lieux où je suis doigtée avant d’avoir
la permission de fermer ma porte de chambre.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.